Si les biopic ont toujours existé, ils couvrent en ce moment un phénomène de mode plus que prononcé. Que ce soit J.Edgar, Lincoln, La dame de fer ou autre, ce sont avant tout des produits uniquement destinés à émettre des prestations idylliques histoire de se rafler un petit oscar du meilleur acteur, ce qui remet bien en doute la sincérité des réalisateurs envers ces dits biopic. Généralement, le portrait est très élogieux. Alors que dire lorsque le réalisateur de La Chute s'attaque à Lady Di ? Là où beaucoup s'attendaient à ce que les affaires politiques, les "relations avec la famille royale" soient mises en avant, Hirschbiegel nous prend totalement à contre-pied, en nous proposant à la place les deux dernières années de la vie de la princesse, sa relation avec le docteur Hasnat Khan et son suicide médiatique avant le moment fatidique. Et non, on ne verra pas l'accident, tant mieux d'ailleurs (c'est comme voir W s'étouffer avec un bretzel dans le film d'Oliver Stone, ça rend le propos invalide).

Au final, il ne fallait pas tant s'y étonner,et là où beaucoup diront que c'est là le défaut, qu'on se fout de savoir ce qui a bien pu se passer dans les histoires amoureuses de l’idole prétendue à la couronne, mais avec La Chute, il avait déjà opéré ce contre-courant total, en nous montrant les derniers moments, et un portait plus qu'humain, que celui que tout le monde n'avait envie de voir que d'une seule manière. Un peu de tendresse donc, et surtout une dualité entre un amour impossible de par un succès trop envahissant. Tout est traité avec brio, inutile de dire que le jeu d'acteurs est millimétré (une fois de plus, c'est taillé pour les oscars, sans autre prétention) et on se prend d'attachement pour ces personnages aux vies assez spéciales.

Au final, on apprend pas grand chose de plus. Le réalisateur reste volontairement évasif sur beaucoup de sujets, et se concentre sur ce dont il avait envie de parler, ce que peut-être, au fond, il a lui-même envie de retenir sur Lady Di. Il est très difficile d'avoir un avis sur un biopic : cela relate des faits, avec plus ou moins de pertinence, un gros soupçon de fantaisie et lorsque c'est bien, on en ressort comblé ou pas, tout dépend de notre appréciation, à la base, de ce que l'on pense du personnage démontré. Du gros aveuglement pour les convaincus, un soupçon d'information et de portrait "humanisant" pour d'autres, et une perte de temps lorsqu'il suffit de lire Voici pour les derniers. a vous de voir dans quel camp vous vous situez.
ThierryDepinsun
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le 4 oct. 2013

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