McClane a toujours la frite
Pour la cinquième fois au mauvais endroit, au mauvais moment, l'inspecteur John McClane déserte New-York pour Moscou, laissant derrière lui toujours autant de grabuges. Si l'on est ravi de retrouver Bruce Willis et son personnage fétiche, la réalisation et le manque d'humour, en revanche, amoindrissent grandement notre plaisir.
En vacances, John McClane part pour Moscou dans le but d'y retrouver son fils, Jack (Jay Courtney), qu'il a perdu de vue. Attirant de nouveau les ennuis, John va se voir obligé d'affronter la mafia russe et empêcher un vol d'armes nucléaires...
2007, Bruce Willis sauvait les Etats-Unis d'un retour à l'âge de pierre dans Die Hard : retour en enfer. 2013, c'est cette fois le monde qu'il tire d'un mauvais pas, lui évitant une attaque nucléaire dans Die Hard : belle journée pour mourir. Et après quoi ? L'univers ? Car à 57 ans sonnantes et trébuchantes, rien ne semble pouvoir stopper l'afflux de testostérone de l'acteur.
Avec un sacré coup de vieux, le visage ridé et le débardeur blanc volatilisé, Bruce Willis ne ressemble plus à l'archétype du héros reaganien, VRP de la puissance américaine, mais le charisme reste. Usant toujours de cette nonchalance et de cette verve volubile propres à son personnage, le comédien capitalise la sympathie du public, contrairement à son homologue Jay Courtney, aussi expressif qu'un trou de balle sur le veston de McClane.
Marque de fabrique de la saga, Die Hard : belle journée pour mourir offre son lot de scènes d'action nourries à la surenchère et à la pyrotechnie, faisant passé le précédent opus pour un film d'auteur. Le spectateur se régalera d'une poursuite sur des échafaudages ou de l'explosion d'une centrale nucléaire.
En revanche, niveau scénario, le néant. L'histoire est d'une débilité assommante, tout comme ses rebondissements pressentis depuis les premières minutes du film, les méchants cabotinent et/ou mangent des carottes, enfin, le scénariste prouve toute son incompétence en ne parvenant pas à placer Grenoble dans le bon pays.
Sans temps mort et bourré d'action, Die Hard : belle journée pour mourir sort la grosse artillerie et se laisse regarder comme un jeux vidéo. Pas la peine de sauver Willis ! Malgré son âge avancé l'acteur fait le boulot, plaçant un peu plus dans l'ombre le jeune aux dents longues mais inutile Jay Courtney. Confié au réalisateur du piteux Max Payne, ce cinquième opus souffre le martyr dans sa mise en scène. Entre séquences caméra à l'épaule ratées, ralentis superflus ou faux raccords, John Moore semble avoir préféré ses pieds plutôt que ses mains. Dommage !