On entre dans ce récit par la grille d’aération d’une mosquée de fortune. Sur le trottoir, Dounia interpelle par texto Maimouna, qui écoute le prêche de son imam de père dans une salle de prière située au sous-sol. Le haut et le bas, la verticalité et l’horizontalité, deux niveaux chargés de symboles qui vont se confronter tout au long de ce récit. Un rap rageux, scandé dans une salle sans fenêtre, contrebalancé par les envolées baroques de Mozart, Vivaldi ou Händel. La noirceur d’un quotidien linéaire, percée de lueurs d’espoir représentées par des sommes astronomiques d’argent et de la drogue planquées dans les plafonds ou les murs. Les chorégraphies hystériques d’un danseur en quête de reconnaissance sur une scène surplombée d’un perchoir qui sert d’échappatoire aux deux amies. Les yeux de Dounia qui se lèvent lentement vers l’image du Christ, tandis qu’elle échange de la drogue contre de l’argent dans une église. Là-haut : la reconnaissance, la puissance et la gloire ; ici-bas : l’ennui et le sacrifice. Bref, autant de plans, d’images, de détails, qui marquent une dualité irréconciliable.


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Cygurd
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le 8 sept. 2016

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Film Exposure

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