Banlieue-land
Le cinéma français contemporain, d’Audiard (Dheepan) à Sciamma (Bandes de Filles), tente de construire un regard sur la banlieue. Il cherche à s’accaparer cet univers qui, pour beaucoup, à commencer...
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le 30 août 2016
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DIVINES (15,4) (Houda Benyamina, FRA, 2016, 105min) :
La claque qu’on n’a pas vu venir ! Ce drame sensationnel suit le parcours chaotique de Maimouna et Dounia (surnommée la bâtarde) qui rêvent de «money, money, money» de gloire et d’un ailleurs plus doré que le gris de leur banlieue et vont se laisser entraîner avec Rebecca dealeuse notoire de la cité. Houda Benyamina livre un premier long métrage rageur enthousiasmant. Sa mise en scène énergique colle aux héroïnes, n’oublie pas d’être gracieuse lors de moments plus intimes (magnifique et sensuelles scènes de danse…), et plonge dans à corps perdu dans tous les excès de la vie de quartier lorsque les femmes doivent partir au combat pour exister vraiment. Un tourbillon de cinéma réaliste, romanesque, violent, tendre qui transpire de fureur de vivre engendrant parfois quelques maladresses de narrations mais la sincérité est telle que l’alchimie nous emporte. Le casting de jeunes actrices totalement inconnues est faramineux, la prodigieuse rêveuse, sauvage et sensible Oulaya Amamra (Dounia), épaulée par la formidable et émouvante Déborah Lukumuena (Maimouna) ainsi que la monumentale caïd en mode Scarface Jisca Kalvanda, mais le reste de la troupe étonne aussi. Les compositions musicales également très diverses (classique verdi, électro…) apportent des contrepoints assez judicieux aux scènes les plus fortes. Allez découvrir ce meilleur premier film français de l’année, un grand film d’urgence, un éloquent conte urbain qui va bouleverser et va poursuivre sa belle aventure entamée sous mes yeux lors de la plus belle et longue standing ovation de la Quinzaine des réalisateurs. Pour voir plus grand, plus loin, plus haut, plus fort…L’avenir va sourire…Certainement ! Divines, assurément !
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Créée
le 23 sept. 2016
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