Ça commence bizarrement, s'étire comme un banal teen-movie et son lot de clichés pour ensuite déceler une richesse insoupçonnée.
Encore un film qui me fait douter de mon intelligence, où je me dis "j'ai rien compris" mais aussi "je dois le revoir". Parce qu'on ne comprend pas grand chose mais c'est pas grave, c'est génial quand même : c'est qui ce lapin ? Dérangé ou juste très lucide, Donnie ? fantasme ou réalité ? Mondes parallèles ou voyage dans le temps ? Mort ou vivant ? Et ce réacteur qui tombe du ciel ?
Le film engendre des tas d'interprétations, toutes plus vraisemblables les unes que les autres, à éclairer des dizaines de détails du film. Le scénario est extrêmement ouvert et tortueux, mais passionnant quand on essaye de le comprendre.
Ce n'est pas si souvent que je sors d'un film sans être trop frustrée, alors que tout n'a été que brouillard... Parfois drôle (tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la vie sexuelle des schtroumphs, mais aussi une satire affolante du puritanisme des années 80), toujours teinté de mélancolie mais surtout étrange et pesant : ce lapin franchement oppressant, les regards déments de Donnie et une fin formidable qui scotche littéralement.
Un film pour passer de longues soirées à se triturer les méninges (ou à rêver de lapin géant pas vraiment attendrissant)