Ma première révélation de cinéma

J'ai vu Donnie Darko dans des conditions parfaites. J'avais 13 ans, je n'avais pas le droit de regarder la télé après 22h30 mais je n'avais pas envie de dormir. Je me suis levée, j'ai collé ma tête à 50 cm de la télé assise en tailleur et je l'ai allumée, le son très bas. J'ai zappé pendant 5 mn puis j'ai trouvé cet ovni sur Arte (oui c'est bien les seuls pour passer ça un mardi soir me direz vous).
L'ambiance de ce film ajoutée aux conditions de stress (oh oui je transgressais la règle du dodo j'aimais vivre dangereusement) dans le noir complet de mon salon m'ont transporté dans un monde parallèle. Un monde ou les gens parlent par énigmes, ou la musique parfait tous les plans, ou l'espace temps est redéfinit et ou les toits des maisons sont défoncés par des carlingues d'avion.
Dès la scène d'ouverture, j'ai su que j'allais aimer : Avec un hommage à un maître du suspense et de l'angoisse, saurez vous le retrouver ?
Donnie Darko a cet aspect de film américain que l'on a déjà tous vu : un lycéen, une banlieue propre, un papa qui enlève les feuilles de son jardin, la première copine du héros, les vrais fêtes d'Halloween ou tout le monde joue le jeu...
Et pourtant ce film a bouleversé tous mes codes en matière de cinéma. Une vraie claque.
Il y règne une ambiance de film d'angoisse au milieu d'un teen movie, ou des adolescents se battent et se soupçonnent et un lapin devient le compagnon hallucinatoire d'un héros perturbé sous ordonnance. Jake Gyllenhaal porte le film avec son jeu d'adolescent au regard fatigué et son sourire mi-mignon/mi-flippant. Depuis ce film je l'ai surveillé de très près, autant pour sa belle gueule que pour son jeu et ses choix de rôles, et je crois que j'ai eu raison.
J'ai été notamment subjuguée par Drew Barrymore en prof aux gros pulls, que j'ai trouvé follement belle.
Ce film est un alien autant que son réalisateur qui ne s'est fait connaître qu'avec lui.
J'ai fini ce film le dos en bouillie et le cerveau retourné sur Mad World qui accompagne le générique de fin, persuadée que si je le revoyais une deuxième fois j'allais être déçue, surement à cause du contexte et de la pénombre de la première fois. Mais non, le deuxième visionnage m'a autant embarqué que le premier. C'est un film qu'on ne voit pas à moitié, en parlant en même temps à son pote et en allant aux toilettes toutes les deux minutes.


Donnie Darko vous prend pendant deux heures et ne vous lâche pas.

Julie-Alse
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le 3 mai 2016

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Julie-Alse

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