Pas mal pour un premier long-métrage !
Voilà un réalisateur qui sait nous surprendre. Avec un casting plutôt ambitieux d'acteurs qui sont pour la plupart plus que prisés, une esthétique alléchante, on s'attend à voir un film réjouissant mais un peu codifié.
Et là, c'est la claque.
Dans un univers probablement tiré de sa jeunesse et de la fin des années 80 - époque bénie où les gens s'appelaient uniquement sur des téléphones fixes pour se joindre ou attendaient, même si on devait supporter une musique très moyenne -, le réalisateur déroule une histoire assez hallucinante teintée de science fiction et d'existentialisme adulescent (non, non, il n'y a pas de coquille !) assez pertinent. Les petites touches de philosophie et de métaphysique dans un pays qui essaye juste de sortir du puritanisme sont rafraîchissantes et bien amenées.
La volonté de situer temporellement son histoire est ici réussie et sert assez bien le film, on se croirait réellement en 88, l'époque des T-shirts trop serrés, des Levis et des petites baskets flashy (ah bon c'est comme ça aussi maintenant?), mais des années idéalisées, sans kitsch. Ce qui rend le film assez agréable et très cohérent. Il réussirait même à nous faire croire que le film lui-même date de 1988... Jolie mise en abyme, délicate et sans prétention !
Le thème du voyage dans le temps est ici traité avec finesse et d'un point de vue métaphysique, et Richard Kelly nous donne une envie folle de nous plonger dans les bouquins de Stephen Hawking, astrophysicien de génie qui a révolutionné les hypothèses sur la matière et le temps avec sa théorie des trous de ver. Un magnifique complément à la trilogie cultissime et bien moins complexe de 'Back To The Future'.
Les acteurs jouent assez bien, mais c'est parfois peut-être un peu trop surjoué de la part de Jake Gyllenhaal. Doublage français assez moyen, à voir en V.O. La présence de Patrick Swayze est anecdotique mais pas inintéressante, son personnage étant essentiel dans le scénario. Saluons tout de même Drew Barrymore, qui fait peu d'interventions dans ce film mais toujours de qualité.
La grande force de ce film vient principalement du scénario, de l'ambiance et des idées esthétiques, très pertinentes et très effficaces. Le réalisateur se révèle assez surprenant, et son troisième film 'The Box' vaut aussi le détour et reprend certains procédés déjà utilisés dans Donnie Darko.
A voir absolument, dans tous les univers tangents possibles.
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