Le scénario de ce film partait d'un bon sentiment: imaginer que la surpopulation mondiale pourrait se résoudre, non pas en réduisant notre espace de vie ou en l'agrandissant de manière verticale, mais plutôt en rétrécissant l'être humain afin de libérer de l'espace... et du pouvoir d'achat.
Cette idée séduisante et originale s'inscrit dans un film très progressif, de 2H15, à qui certains pourront reprocher son manque d'action. Cette lenteur permet cependant de voir évoluer le personnage central de Matt Damon, dans un rôle sur mesure. Les langueurs se dissipent lorsque le personnage de Paul rencontre à la fois la pauvreté et la souffrance humaine pour finalement s'ouvrir à nouveau à l'amour. C'est bien amené: la force centrifuge pour ensuite découvrir son être-là heidegerrien.
Mais le film saupoudre trop peu les dimensions éthiques et les effets pervers d'un nouveau monde de l'humanité rapetissée. Le spectateur attend plus là où la fin est téléphonée et de plus en décalage avec la bande-annonce. Dommage car un tel script aurait mérité plus d'ambition et fait passer ce film de société au rang de simple divertissement.