Du ridicule et des barbus.

"Inspiré d'une histoire vraie", encore.....Hollywood n'a plus d'idées donc ils vont chercher dans la "vraie" vie, des histoires susceptibles de captiver le spectateur, qui prendra son pied à voir des barbus américains et afghans pissaient le sang, tout en se goinfrant de pop-corn, formidable.

Ce film garanti 100% testostérone, nous raconte l'histoire de quatre marines lâchés en pleine montagne afghane, qui doivent éliminer le chef des talibans. Malheureusement, Peter Berg a pris le parti de nous montrer dès le début, Mark Wahlberg en sang et en mort cérébrale, donc on sait déjà lequel va s'en sortir, un choix malheureux, pas la peine de s'attacher aux trois autres, on sait qu'ils vont mourir, ça casse ce suspense.
Malgré ça, le choix du quatuor est bon, Mark Wahlberg est devenue une valeur sure, il ne se contente plus de ses muscles depuis un moment et son jeu est impeccable, tout comme Taylor Kitsch, le duo fonctionne très bien, il est complété par Emile Hirsch & Ben Foster, plus ne retrait mais non moins efficace. Je passerais sous silence le cas Eric Bana, il fait son petit passage, il n'apporte pas grand chose, l'histoire se focalise sur le quatuor, sympa d'être venu, merci.

Malheureusement, le film va se désagréger petit à petit. Je passe le côté "les américains sont les meilleurs, vive l'armée", je peux faire abstraction, c'est du cinéma, sauf qu'au bout d'un moment, ça fatigue, surtout que l'histoire est vraie et que la réflexion limitée du marine, contamine le film, Peter Berg a beau bien tenir sa caméra, dès que cela s'emballe dans les montagnes, cela frôle l'amateurisme, tout en faisant des tonnes dans la mort des "héros", le titre français résume très bien cela "du sang et des larmes".
La mort de Taylor Kitsch en est le point culminant, abus de ralentis, de sang, de larmes, de gros plans sur son regard, sur sa détresse, de sa bravoure, se sacrifiant pour sauver son pote Mark Whalberg, c'est trop, beaucoup trop et rien ne sera plus comme avant.
Il en sera de même pour les deux autres, mais un peu moins car ils n'ont pas fait preuve d'un sacrifice héroïque, celle de Ben Foster faisant rire, ce qui fout mal. Ce rire, ou plutôt ce ridicule va se retrouver plus tard, lorsque Mark Whalberg se retrouve chez les paysans afghans qui vont le protéger face aux talibans, le coup du couteau, enfonce le clou. Il n'y a pas de quoi rire, ce nouveau choix scénaristique est une forme de suicide, je ne comprends même pas que cela ai pu passer l'épreuve de la salle de montage.

On peut noter que l'armée US a beau roulé des pectoraux, le manque de moyens coûtent la vie des trois marines, tout comme celle de ceux venu à leur secours en hélicoptère, au moins ces points-là ne sont pas éclipsés, tout comme le fait que les afghans ne sont pas tous des terroristes sanguinaires.
Par contre, on aurait pu se passer des vrais photos des marines, une sorte de nécrologie sur une musique dramatique à la fin du film, je trouve ce procédé putassier. On est pris en otage dans la salle, cela ressemble à de la télé-réalité, ça me dégoûte, ce n'est pas ça le cinéma.