Un jour nouveau se lèvera sur la planète Arrakis quand Muad’dib, le sauveur, rendra sa liberté au peuple des sables. Voici en ultra-concentré, ce qui attend le spectateur devant l’adaptation cinématographique de «Dune», le roman de Franck Herbert, écrit en 1965, considéré comme l’un des plus grands romans de science-fiction. Milieu des années 70, le réalisateur chilien Alejandro Jodorowsky et le producteur français Michel Seydoux se lancent dans l’aventure «Dune», mais le projet n’aboutira jamais ; un excellent documentaire intitulé : Jodorowsky’s Dune sorti en 2016 au cinéma expliquera tout ça. Presque dix ans plus tard, sortira sur les écrans du monde entier, l’un des films de science-fiction les plus singuliers et les plus ambitieux du 7ème art : «Dune» de David Lynch, auréolé de son prix du jury au festival de Cannes avec l’inoubliable «Eléphant Man». Nous sommes en l’an 10191, l’empereur Padishah Shaddam IV (José Ferrer) règne sans partage sur l’univers connu : Guilde de plusieurs planètes dont Arrakis, planète des sables surnommée «Dune» où se trouve la substance la plus convoitée de l’univers, à savoir «l’Epice», substance permettant le voyage sans se déplacer. Le clan des Harkonnens et leur chef le Baron Vladimir (pustuleux Kenneth McMillian ) vouent une haine sans borne au charismatique Duc Leto (Jürgen Prochnow), chef de la maison des Atréides et père du jeune Paul Atréides (Kyle MacLachlan). Pour mieux asseoir son pouvoir, le tyrannique empereur Padishah, inquiet des puissants pouvoirs des Atréides, leur offre l’exploitation de l’épice au détriment des Harkonnens, déclenchant ainsi une guerre entre les deux clans, mais déclenchera par là même, une prophétie. Armé d’une motivation à toute épreuve, le spectateur inspiré s’attaque au long-métrage de Lynch qui n’est pas si long d’ailleurs. Les premières images désertiques du film accompagnées par la partition de Brian Eno et du groupe Toto transforment la motivation en émerveillement et «Dune» devient une expérience unique où l’esthétisme du Space Opera rencontre le Kitch du Péplum dans un univers d’une richesse infinie au scénario confus tant le roman d’Herbert est inadaptable ! La magie de la pellicule et le génie de Lynch font pourtant de «Dune», un des plus imparfaits chefs-d’œuvre du cinéma.