Au dehors tombent les premières neiges de l'année et soudain une envie me prend, celle de me replonger dans l'univers étrange du conte Burtonnien par excellence, à une époque où son génie transparaissait encore à travers son oeuvre.
Une envie de revoir un Johnny Depp fragile et touchant, loin de la caricature qu'il est devenu.
Une envie de revoir Winona Ryder, ses boucles blondes élégantes et sa bonté naturelle.
Une envie d'entendre la musique de Danny Elfman, aussi légère qu'un flocon, aussi belle qu'un paysage enneigé vierge de tout passage.
Une envie de passer une centaine de minutes avec Edward, ce Pinocchio resté inachevé par un Geppetto parti trop tôt, et qui devra apprendre à vivre avec des ciseaux à la place des doigts.
Edward, double de Burton lui-même, artiste timide aux cheveux en bataille martyrisé par plus fort que lui et utilisé par plus puissant que lui.
Edward, ce monstre de Frankenstein, qui finira poursuivi et chassé par une foule en colère désireuse de brûler ce qu'elle a adoré, trop fière pour se rendre compte qu'elle est la seule responsable de l'acte malencontreux et maladroit d'un gamin qui, avant de les rencontrer, était le symbole de l'innocence.
Edward aux mains d'argent est et restera le meilleur film de son réalisateur, c'est une ode à l'amour, c'est d'une magie indescriptible, c'est le premier film auquel je pense lorsque je vois de la neige tomber, qui me donne envie de sortir, et de danser avec Kim, emporté par les notes du thème d'Elfman...