Elephant Man par HARM0NIA
Elephant Man, mon cinquième Lynch.
Depuis des mois, j'étais réticent. A l'image des réactions que suscitent cet homme éléphant auprès de ses spectateurs les plus primaires, si ce n'est le dégoût, rien ne m'attirait dans le portrait de cette ' curiosité '
Et pourtant - cette oeuvre est d'une richesse, d'une qualité tout à fait singulière. La fin, à savoir les quinze dernières minutes sont d'une tendresse infini -' it's finished ' - ce n'est pas sans amertume, au contraire qu'on laisse le film se conclure. On suit le parcours de cette homme que l'on avait finit par adopter.
Ce film est donc émotion, avant tout. On peut mentionner un véritable hommage au cinéma d'horreur et à son inventivité. Ce qui retiens essentiellement mon attention, c'est l'amour maternelle. Il y est puissant, sans concessions. Une déclaration également au théâtre, à la création en général qui permettra à notre protagoniste d'ailleurs de se distinguer, d?apparaître comme un homme à l'esprit raffiné. De s'élever, de trouver refuge en somme.
Néanmoins, il y a bien assez de matière grise pour le qualifier également de complexe. Là où Lynch se distinguera par une complexité dans la forme, plus tard, à savoir Mulhollland Drive ou encore Lost Highway notamment, ici il y a pléthores de thèmes abordés, et ce vaste champ de réflexion permet de soutenir l'intrigue, tout à fait.
On sent déjà un attrait particulier à la musique, son utilisation est parcimonieuse tandis que la maîtrise visuelle fait parfois des miracles. On pourrait dire ainsi, qu'Elephant Man jouit d'une certaine virtuosité. ' It's Wonderful '
On peut peut être regretter en revanche que les transcendances soient rares. Sans doute est ce le prix à payer pour cette ballade, tranquille et emplie de tendresse.
Une nouvelle pièce, curieuse et belle à l'oeuvre de Lynch.
7.5 / 10
A noter la performance d'Anthony Hopkins, tout en retenu mais avec talent.