J'ai eu un peu peur durant le tout premier quart d'heure du film d'assister à un ensemble de scènes sans relief et sans réelle profondeur car tout s'enchaînait beaucoup trop vite à mon goût, on avait pas réellement le temps d'apercevoir une tension qui grandissait au fur et à mesure pour atteindre son paroxysme en débouchant sur l'évènement tragique sur lequel le reste du film et ses enjeux allaient reposer. Heureusement, passée cette première partie qui accumule ces scènes avec une mécanique assez froide, le reste du film ne cesse de se bonifier et cette tension que j'ai eue peur de ne pas voir commençait à se faire évidente avec certains rebondissements pas trop mal amenés et surtout le duo Kiberlain-Lafitte qui permet de traiter le rapport fan-artiste avec une certaine subtilité (même si certains détails restent quand même assez gros), reposant sur le concept d'attraction-répulsion. Il est évident que je n'aurais sûrement pas autant apprécier ce film sans le jeu absolument génial de Kiberlain car il est clair que c'est surtout elle qui fait sa qualité première (et son jeu m'a convaincu que c'est officiellement l'une des plus grandes actrices du cinéma français actuel) : la scène de l'interrogatoire où elle fait preuve d'un naturel absolument saisissant (et durant laquelle je me suis tapé de sacrées barres aussi) vaut à elle seule le coup d'aller voir ce film.