Elle l'adore par Hugo Harnois
Vincent Lacroix, chanteur numéro un en France, est l'idole de Muriel. Il est aussi le meurtrier bien involontaire de son amie, venant de prendre l'un de ses prix en pleine boîte cranienne. Désarçonnée, la vedette va alors sonner à la porte de sa plus grande fan pour lui venir en aide. Malheureusement pour elle, ce n'est pas un rêve.
Premier film et première réussite pour Jeanne Herry, fille de grandes stars (Miou Miou et Julien Clerc) habituée à un monde douloureux et sacrificiel. Elle nous prend avec Elle l'adore à contre-pied, et ce à plusieurs reprises. On croit d'abord assister à une comédie satirique sur le show business, c'est en fait un polar solidement ficelé grâce à un récit construit intelligemment.
On croit ensuite tout connaître des deux personnages principaux. On se trompe une nouvelle fois en se faisant duper par ces derniers. En réussissant à jouer sur les clichés (d'un côté la fan absolue, seule et assez simple, de l'autre une super star nationale, manipulateur et égocentrique), la réalisatrice détourne les codes de la comédie en créant des protagonistes ambivalents. Comportant des flics qui se détournent de la lourde caricature que nous pouvons nous faire d'eux, Elle l'adore surprend à tous les niveaux en s'avérant être un film faussement naïf, et très distrayant.
Entre Les Gamins, Neuf mois fermes et Aimer boire et chanter, Sandrine Kiberlain a trouvé dans la comédie une manière de se réinventer en tant qu'actrice. Quant à Laurent Lafitte, il confirme un peu plus à chaque film qu'il est une valeur sûre du cinéma français par un jeu certain et dépouillé. Avec Elle l'adore, ils signent le film français de la rentrée.