ELVIS & NIXON (12,5) (Liza Johnson, USA, 2016, 87min)
Cette comédie assez sympathique mais anecdotique narre la rencontre improbable entre le King du Rock and Roll Elvis Presley et le président des Etats-Unis Richard Nixon faisant suite à une visite inattendue du King un matin de 1970 à la Maison-Blanche, pour remettre un lettre en main propre à l’hôte des lieux. Liza Johnson s’empare de cette véritable histoire pour inventer librement à partir de témoignages des conseillers du président ce rendez-vous secret dont à part une photo officielle on ne sait pas grand-chose. D’emblée la mise en scène nous prévient cette comédie sera loufoque, vintage, d’une ambition simplement illustrative d’une époque, avec ses nombreuses références musicales, vestimentaires, objets usuels, remplissant les scènes imaginées comme des pastilles pop et kitsch. Une œuvre de décalages sans grande ambition cinématographique, filmée assez platement s’appuyant sur une narration manquant de fluidité s’égarant même dans des histoires parallèles avant d’aborder enfin (dans la dernière demi-heure…) la fameuse rencontre mythique que le titre nous promettait. L’idée était prometteuse mais le récit manque légèrement de rythme et le montage parfois poussif plombe un peu l’esprit distrayant du projet et son intérêt. Ce long-métrage s’appuie principalement sur deux numéros d’acteurs. Non dirigés ici ils livrent donc deux prestations totalement en roue libre, Michael Shannon parvient trop rarement à livrer un Elvis convaincant, interprétant sa vision d’Elvis avec un jeu parfois savoureux mais le plus souvent minimaliste et ponctué de mimique sous la perruque et derrière ses lunettes dorées ! Kevin Spacey habitué de la Maison-Blanche (grâce à la série House of Cards) interprète Nixon de façon attendue, malicieuse, en cabotinant un peu, engoncé dans son costume étroit. Quant à la partition musicale, elle offre des morceaux de la fin des sixties du meilleur cru (notamment « Susie Q » par Creedence). Venez assister à cette comédie sur le pouvoir dans « Elvis & Nixon ». Drôle, trop inégale et excentrique.

seb2046
6
Écrit par

Créée

le 25 sept. 2016

Critique lue 173 fois

1 j'aime

seb2046

Écrit par

Critique lue 173 fois

1

D'autres avis sur Elvis & Nixon

Elvis & Nixon
Fritz_Langueur
7

Don't Be Cruel

Elvis Presley au cinéma, c’est avant tout le symbole d’un grand désastre. Qu’il s’agisse des films où il se trouve devant la caméra (ah !!! « Le rock du bagne » quel souvenir burlesque !!!), où les...

le 13 août 2016

7 j'aime

Elvis & Nixon
-MC
7

House of Badges

Très discret lors de son annonce, limite passé inaperçu, ce film est en quelque sorte sorti de nulle part puisque la promo a mis un petit coup de boost pas négligeable, de mon coté j'ai été intéressé...

Par

le 31 juil. 2016

6 j'aime

2

Elvis & Nixon
easy2fly
7

Le King et le Président

Elvis Presley n'est vraiment pas un personnage qui me passionne, mais comme il est incarné par l'immense Michael Shannon, tout d'un coup, il devient plus intéressant. Il en est de même pour Richard...

le 21 juil. 2016

5 j'aime

Du même critique

Plaire, aimer et courir vite
seb2046
8

Jacques et le garçon formidable...

PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE (2018) de Christophe Honoré Cette superbe romance en plein été 93, conte la rencontre entre Arthur, jeune étudiant breton de 22 ans et Jacques, un écrivain parisien qui a...

le 11 mai 2018

36 j'aime

7

Moi, Tonya
seb2046
7

Wounds and cry...

MOI, TONYA (15,3) (Craig Gillespie, USA, 2018, 121min) : Étonnant Biopic narrant le destin tragique de Tonya Harding, patineuse artistique, célèbre pour être la première à avoir fait un triple axel...

le 19 févr. 2018

32 j'aime

2

La Villa
seb2046
7

La nostalgie camarade...

LA VILLA (14,8) (Robert Guédiguian, FRA, 2017, 107min) : Cette délicate chronique chorale aux résonances sociales et politiques narre le destin de 2 frères et une sœur, réunis dans la villa familiale...

le 30 nov. 2017

30 j'aime

4