Je me doutais bien en arrivant dans la salle que je n'allais pas assister au chef d'oeuvre de l'année, et ce n'était pas mon but. Simplement, passer un bon moment, attiré par la bande annonce qui m'avait fait rire avec ce chien aspiré par des balais de camion nettoyeur. Et puis, les clichés évidemment homophobes, je m'en fous: la comédie appelle la caricature, et la caricature implique l'exagération, alors allons-y, le cinéma est un espace infini de liberté. S'il est un mode d'expression qui permette la caricature des homos, le cinéma est en première ligne. Et comme il ne me viendrait pas une seconde à l'idée de soupçonner Lacheau et Boudali d'homophobie, ma gêne par rapport à ce film vient d'autre chose. Du jeu des acteurs, pas crédible dans maintes situations. Du rapport incohérent des personnages entre eux (oui, au cinéma tout est permis, mais l'incohérence dans la médiocrité est bannie). De l'évolution du scénario, qui nous ménage un dénouement aux surprises aussi savoureuses qu'un couscous en boîte chauffé au micro-ondes. De la très cheap chorégraphie dans la boîte gay "La boîte à outils", aux costumes très peu ajustés et manquant complètement d'imagination. Un gâchis, vu l'ampleur permise au sujet. Cependant le sujet, lui, mérite toujours d'être cinématographiquement traité.