J'aime beaucoup le travail de la bande à Fifi et j'attendais avec impatience la diffusion de ce film que je n'étais pas allé voir en salle (j'aime bien le travail de la bande à Fifi mais je les classe généralement dans la catégories des films qui s'apprécient mieux à la télé qu'au cinéma).
Pour être franc, les première minutes sont sympathiques, l'histoire de ce jeune marocain dont les proches se sont cotisés pour lui offrir la chance de réussir en France et d'y mettre à profit son travail, sa rigueur, son intelligence.
Les premières minutes sont vraiment bien, cette histoire d'amour entre cet homme déraciné et cette jeune femme moquée et complexée est intéressante.
Jusqu'à ce moment-là, le film promettait beaucoup. L'ivresse de Yacine l'empêchant de se présenter au concours et ses conséquences, l'obligation de quitter le territoire Français, y rester en étant en situation irrégulière rendaient le contexte de la situation de Yacine digne d'un film touchant, d'un film poignant.
J'ai aimé cette scène où un responsable d'un chantier de BTP se sert de la peur d'un contrôle de Police pour faire fuir ses hommes et ne pas les payer, j'ai aimé cette scène non parce qu'elle était drôle mais parce qu'elle dénonce avec force certaines pratiques qui rendent les conditions de vie des personnes en situation irrégulière particulièrement difficiles.
Yacine veut rester en France, à tout prix, quitte à épouser tout le monde, quitte à épouser n'importe qui, quitte à faire n'importe quoi... Ce qui s'annonçait comme un très bon film s'est transformé en quelques instants en une gigantesque pantalonnade.
Il n'y avait qu'une seule personne que Yacine pouvait épouser, qu'une seule personne que Yacine devait épouser : celle qui était surnommée "hippopotame" et qu'il avait aimée envers et contre tous. C'est cette histoire-là qui aurait été intéressante, une histoire d'amour contrariée par des problèmes administratifs, par des problèmes familiaux...
Le problème le plus grave de ce film n'est pas tant le sujet de l'homosexualité (que ne vivent ni Yacine ni Fred) que son traitement (certains y voient de l'homophobie, je ne partage pas ce point de vue, je vois ce traitement de l'homosexualité comme un clin d'oeil maladroit aux films "la cage aux folles" et non à la pièce). Le problème de ce film, c'est Philippe Lachaux.
A l'arrivée du personnage de Philippe Lachaux, le film de Tarek Boudali devient un film de Philippe Lachaux et c'est un immense problème parce que ce sont deux conceptions de film différentes, deux manières de raconter des histoires, deux expériences différentes.
Au final, cette pantalonnade que l'on suit n'intéresse que pour ses gags et c'est une successions de gags surjoués... C'est là où j'ai décroché et où j'ai attribué ma note définitive au film : 3/10.
Ce film me laisse un goût amer. Pourvu que 30 jours Max relève le niveau des films de Tarek Boulali.