Changement radical de genre aujourd'hui avec ce petit film d'heroic fantasy sur la relation entre un dragonnier et son dragon, tiré du roman de Christopher Paolini. Le principal reproche que je ferai à ce film est sa durée bien trop courte, peut-être par manque de budget. Il y a beaucoup trop de raccourcis, d'ellipses, voire d'invraisemblances ahurissantes, même si on se réfère à ce genre d'univers et qu'on en est adepte. J'ai été très frustré de ne pas voir développés certains personnages, certaines situations ou même la magie qui semblait prometteuse.
D'autre part le réalisateur s'est livré à un plagiat en règle du Seigneur des anneaux, mais sans en avoir ni les moyens, ni l'inspiration : décors, armures, créatures démoniaques, châteaux, etc. Là où le premier film de Peter Jackson disposait de presque trois heures pour se développer confortablement, Eragon ne dispose que de quatre-vingt dix petites minutes et ça se voit trop. On pensera aussi immanquablement à Coeur de dragon.
Je retiendrai malgré tout l'animation du dragon (ou plutôt de la dragonne, Saphira) qui m'a bluffé. Mais surtout de près et au sol, où on y croit vraiment, car son vol n'est pas si convaincant que ça. Le bébé dragon au sortir de son oeuf est vraiment craquant et super bien réalisé. Avec ILM et Weta derrière les effets spéciaux, si le budget avait été là le résultat aurait pu être grandiose. Néanmoins, le combat final (lui aussi trop court) n'est pas si mal.
Dernier reproche pour dire qu'on a trop l'impression que le réalisateur a préparé les inévitables suites de son film, et dans un temps si court, ça se voit beaucoup.
En conclusion ce n'est rien de plus qu'un film pour ados pas trop pointilleux, avec une jolie dragonne et une belle princesse, qui n'embrasse même pas le héros, censure américaine rétrograde oblige (1).
(1) Arthur et les Minimoys s'est vu infliger une version américaine sans le baiser entre les deux personnages imaginaires et de synthèse !