C'que nous voulons, c'est du poisson, fort bien goûteuuux ! (un film sur la pêche)

Après une première incursion dans le cinéma de Robert Redford pas vraiment concluante il y a quelques années avec son fameux « Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux », j’ai essayé de laisser une seconde chance au réalisateur. Il se trouve qu’ « Et au milieu coule une rivière » présente les mêmes défauts que le film de 98. C’est une œuvre contemplative, versant souvent dans le drame mais perdant du souffle à cause de ses personnages.

Le film s’attarde sur les destins croisés de deux frères élevés dans l’Amérique profonde dans un double culte de religion et de pêche. Tous deux ont reçu la même éducation de leur père qui fait preuve d’une attitude sage et aimante. Cependant, malgré leur parcours commun, l’avenir qui leur est réservé se trouve profondément différent. Le facteur personnalité est entré en jeu.

La présentation des deux enfants se fait tout en douceur et est teintée de nostalgie. Accentué par une voix-off atone et des photographies couleur sépia, cela donne l’impression de regarder un vieil album de famille. Pas vraiment passionnant. D’une moindre importance mais malgré tout assez amusant, on retrouve Joseph Gordon-Levitt, alors âgé de onze ans, dans l’un de ses tous premiers rôles !

Adulte, le personnage de Norman, l’aîné des garçons, est interprété par Craig Sheffer. Le jeune homme est trop parfait, trop lisse pour susciter l’intérêt comparé à son frère Paul. Brad Pitt a ainsi obtenu le meilleur rôle, celui d’un personnage charmant, mais nuancé avec des faiblesses. L’occasion pour l’acteur de briller une nouvelle fois.

Les événements traversés par la fratrie semblent vains (l’arrivée du frère de Jessie en ville par exemple), et ne contribuent pas à l’évolution des deux frères, chacun ayant déjà vécu des éléments décisifs de sa vie hors de sa ville natale (addiction à l’alcool et au jeu de Paul, intérêt de Norman pour les études et son fort sens du devoir). A l’écran, on ne voit alors que la mince confrontation de deux frères, un peu différents mais toujours très liés par leur passion pour la pêche. Ces scènes de retrouvailles au lac sont filmées avec beaucoup d’amour et donnent lieu aux plus beaux moments de l’œuvre.

Subjugués par la beauté de la nature, on est simple spectateur de cette histoire un peu banale, qui se suit sans jamais émouvoir.
mewnaru
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le 25 juin 2014

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