Quand on m'a parlé d'un film franco-libanais racontant l'histoire d'un village perdu dans le désert où les gens de diverses religions s'entre-déchiraient dans un festival de haine et d'intolérance, l'athéiste qui est en moi n'était pas spécialement enthousiaste (ou alors pour jeter des pierres éventuellement).
Et pourtant... ce film retranscrit magnifiquement bien des sentiments humains. Une fresque peinte à grand coup d'intolérance et de colère, adoucie des nombreuses minuscules touches d'amour qui en font un grand tableau !
L'histoire raconte les efforts des femmes d'un petit village, écœurées par des années de conflits, de morts, blessures physiques ou d'amour-propre, pour tenter de réconcilier les hommes de tout âges que sont leurs pères, maris et enfants. Pour faire face à l'intolérance, elles auront recours à des techniques de plus en plus extrêmes... et parfois loufoques. Du match de foot unificateur, on passe rapidement au deuil, on fait un détour par le charme de quelques call-girls slaves embauchées pour l'occasion, enfin on fini... on ne sait pas où.
Malgré de nombreuses touches d'humour, ce film réussit l'exploit de m'avoir totalement immergé dans son ambiance (VO obligatoire ici), laissant constamment dans mon esprit l'impression d'une crise latente, derrière le burlesque d'une situation donné. Et constamment cette impression d'impuissance, éprouvée lorsque l'on sait qu'une catastrophe se prépare et que l'on sait que l'on arrivera pas à l'enrayer.
Un film porté par le caractère de ses personnages, et une ode à la tolérance qui mériterait d'être vu par plus que quelques initiés et les membres du festival de cannes.