Quatre ans après la réussite surprise d'« Evil Dead », Sam Raimi nous livre une suite aux allures de remake. Après une introduction, en forme de rappel, vite déballée, on repart là où s'arrêtait le premier film. Le problème, c'est que l'on repart pour voir exactement la même chose.
Sans grande finesse, Sam Raimi, introduit de nouveaux personnages qui vont rejoindre Bruce Campbell, seul survivant du film originel. Après quelques péripéties solitaires de Bruce face aux démons, tout le monde se retrouve dans le chalet maudit, et c'est parti pour une variation d'« Evil Dead » premier du nom, dont plusieurs scènes sont même partiellement reprises : le monstre dans la cave, le démembrement à la hache, la fille attaquée par la forêt...
La grosse différence entre les deux films est le changement de ton. De l'ambiance horrifico-comique du premier, on passe à un burlesque complètement assumé, le film devenant un cartoon gore. Mais ce que l'on gagne en scènes délirantes, on le perd en intensité dramatique. Le film ne fais plus peur du tout, on ne s'attache pas aux personnages secondaires, qui sont creux et très mal interprétés.
Le film est d'ailleurs complètement centré sur Bruce Campbell, qui fait un véritable numéro de clown. L'acteur en fait des tonnes, à coups de grimaces et de hurlements, qui peuvent vite fatiguer, mais cela va finalement bien avec l'ambiance hystérique du film.
Niveau réalisation, on retrouve l'aspect amateur et inventif du premier film, avec un peu plus de moyens. Certaines scènes fonctionnent très bien (la main façon « La famille Adams », le mobilier qui se met à rire...), par contre certains effets visuels sont vomitifs (les déformations d'images).
Au final, un second volet, pas raté, mais qui peut décevoir par le manque de nouveautés. Si Sam Raimi expérimente toujours autant derrière la caméra, on a la mauvaise impression de revoir le premier film. Néanmoins l'ambiance délirante prend plutôt bien, et le film nous fait passer un bon moment. Dommage qu'il n'y ait pas eu un petit effort supplémentaire pour le scénario et les dialogues.