D’Alien à Robin de Bois en passant par le légendaire Gladiator, Ridley Scott a toujours été l’homme des grands mythes, à tel point que chacun de ses films devient un rendez-vous incontournable pour tout cinéphile qui se respecte. A l’instar de Prometheus, perçu par beaucoup comme l’un des pires navets de science-fiction à gros budget de ces dernières années, le cinéaste se tourne aujourd’hui vers le célèbre récit biblique de Moïse, prince déchu d’Egypte devenu guide de tout un peuple.

Toujours avide de grands spectacles, Ridley Scott persévère dans une réalisation très classique, s’évade une fois de plus dans le format grand angle en de monstrueux panoramas et le fourre à grand renfort d’images de synthèses et de figurants par milliers, puis recule peu à peu sur de légendaires plans d’ensemble dont il a fait sa marque de fabrique. Mention spéciale au travail sur les décors, les costumes et la mise en scène d’époque, plus que jamais remarquable et fidèlement reproduite à l’écran.

Puissant dans la forme, quoique très scolaire, Exodus souffre en contrepartie de plusieurs écueils de rythme. Ainsi, aux nombreuses ellipses narratives ayant pour but de passer sous silences quelques péripéties notoires de la Bible, se sont rajoutées en parallèle de nombreuses longueurs plombant de fait la majeure partie du film, et nous avec.

Puis, des faux raccords viennent, des acteurs surjouent, des répliques surprennent. Restent les frissons procurés par les différents fléaux qui se succèdent sur le royaume de Ramsès II, les dialogues (God bless les séances en VO), et un Christian Bale velu. Sans oublier un Aaron Paul (Breaking Bad) trop discret, mal introduit, mais avec une coupe de cheveux méga-classe.

Perdu entre longueurs et maladresses, Exodus tient de justesse ses belles promesses par un spectacle convenable, mais attendu. Grâce à ce dernier, Ridley Scott rattrape enfin la catastrophe Prometheus et signe ici une adaptation tout de même divertissante de l’épisode biblique, largement sauvée par un Christian Bale qui porte tout le film sur ses épaules (et son horrible barbe).
Maître-Kangourou
6

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le 10 janv. 2015

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