"I don't even know if there's a joke"

J'ai deux interprétations de ce film et dans les deux cas je maintiens ma note:

- soit ce film est formellement ce qu'il prétend être, c'est à dire le parcours d'un caméraman -M. Brainwash- qui devient artiste et qui vend des œuvres à partir de récup dans le grand caddie de l'art contemporain.
Quand on comprend la passion qu'il peut avoir pour le street art et la façon dont celui-ci est créé et vécu par ses auteurs, on ne peut qu'adhérer à son envie à son tour de créer... Évidemment on peut être choqué quand on voit qu'il arrive à vendre en trois mois ce que d'autres ont pu mettre 15ans à travailler...
Mais l'art n'est pas fait pour être juste ou équitable puisque le regard du spectateur-acheteur est forcément subjectif...c'est la même chose pour la littérature par exemple: un roman écrit en 5ans peut vendre moins d'exemplaires qu'un roman écrit en 2 jours...

- soit on prend du recul et on se demande si ce gars n'est pas juste la marionnette d'un monde du street art qui garde sa propre philosophie et qui rigole bien des gens pleins de fric qui mettront 15000$ dans un original de pochoir de Banksy .... Est-ce que la finalité du film n'est pas justement de montrer la vacuité de l'art tel qu'il est prôné par les médias ?
Bien sûr n'importe qui peut se revendiquer artiste et vendre, mais l'important restera la reconnaissance du milieu (et Brainwash passe plutôt pour un gentil taré -au minimum- dans le monde du street art) et son évolution dans le temps.

Je crois que ce film a aussi pour but de faire comprendre au spectateur qu'il ne faut pas croire forcément ce qu'on lui montre -l'éléphant rose- mais essayer de donner du sens à ce qu'il a devant les yeux et de chercher à comprendre...