Ça y est, le cinéma est de retour en salles ! Et pour le fêter, quoi de mieux que deux petites heures en compagnie du beau et talentueux Viggo Mortensen pour sa première réalisation ? Sans surprise, celui-ci n'a pas fait dans la facilité, signant une œuvre assez personnelle, proposant une sorte de double portrait à deux époques différentes de la vie du héros. C'est sans doute l'un des reproches qu'on peut lui faire : Mortensen donne beaucoup (trop) d'importance au passé qui, sans être inintéressant, l'est moins que la période moderne et prend une place prépondérante dans le récit, alors que quelques flashbacks bien placés auraient sans doute été plus éloquents, efficaces. Dommage, car si le montage est un peu chargé, l'acteur du « Seigneur des anneaux » sait s'y prendre pour offrir des scènes fortes, intenses, évitant relativement le manichéisme, notamment par le soin apporté aux dialogues et aux personnages.
Surtout, l'acteur-réalisateur propose une démarche rare : celle de présenter un père atteint d'Alzheimer ouvertement raciste, souvent odieux, agressif voire cruel, auquel il est difficile (euphémisme) de s'identifier. L'œuvre devient ainsi beaucoup plus complexe, proposant une relation parent-enfant rare voire inédite, aux enjeux, situations forcément différentes, plus fortes aussi. Sans doute aurait-il fallu mieux exploiter certains seconds rôles, mais le beau Viggo est excellent et a eu la brillante idée de sortir (sans doute momentanément) Lance Henriksen de ses productions de troisième zone : leur duo est remarquable. Bref, si « Falling » n'évite pas quelques écueils (et longueurs) pour ses débuts derrière la caméra, il s'en sort avec les honneurs, surtout au vu thème abordé. Encourageant.