Une première moitié de film plutôt lente et compliquée à appréhender, compliquée à apprécier en dépit d’une réalisation impeccable comme à son habitude, Anderson peinait à séduire, peinait à nous faire accrocher à ses personnages et cette moitié de film semblait se suffir à elle-même. C’était sans compter un renouvellement d’enjeu malin qui allait ouvrir les portes à quelque chose de plus grand, d’encore plus décomplexé et encore plus fou. Et voilà donc où on en est arrivé là. Plus nerveux, plus empathique, tout ce beau monde devient très attachant et le rythme gagne en dynamisme. On se prend même à apprécier les antagonistes (le rat), l’humour est vraiment bien dosé et régale, on se délecte de ces petites touches de drôleries et le film décuple son ton mature en parfait contrepoint avec son animation en slow motion et décolle même dans de rares moments en empruntant au western. Et dans ces quelques moments mêlant pastiche, genre, conte (avec ses comptines), fable et poésie, les frissons nous viennent et nous frigorifie alors même en temps de canicule. Et pour ces quelques moments de grandeurs, le film est un must-see, un immanquable !