Je suis un gros fan de la série Fast & Furious et je ne m'en cache pas. Ça n'a rien d'un plaisir coupable et si j'ai vu chaque épisode plusieurs fois, c'est pour la simple raison que c'est une vraie série de divertissement, rudement bien foutue, aux personnages suffisamment intéressants et qui à réussie à créer un vrai lien avec ses fans sans perdre de vue son esprit principal (excepté le ridicule 2Fast2Furious). Le dernier épisode étant pour moi la quintessence de la série : des scènes de courses folles, l'univers underground des courses de rue, un côté blockbuster assumé et maitrisé tout en gardant cet humour et cet esprit familial si cher au premier épisode.

Ce sixième épisode continue donc sur cette même lancée et la volonté d'Universal de faire de la série un énorme blockbuster sur fond de voitures rutilantes est ultra présente. A vrai dire là ou le cinquième était un épisode assez sobre mais finissait par une poursuite ahurissante, celui-ci multiplie cette dernière séquence par 100 au point de rendre le tout terriblement prenant, mais aussi indigeste. Poursuite sur autoroutes à contre-sens, combat contre un tank et un avion cargo... F&F6 c'est tout simplement faire toujours plus pour en mettre toujours plus dans la gueule. Ce n'est pas seulement dans l'action d'ailleurs que cela est multiplié, mais aussi dans le nombre de points de vue étant donné que l'équipe combat leurs doubles maléfiques. Les combats seront donc multiples et les situations frisant toujours plus la limite du réel seront là aussi doublées. La scène finale de l'avion étant la plus criante, durant facilement un bon gros quart d'heure qui n'en finit jamais, celle-ci présente pas moins d'une dizaine de personnages auxquels seront chacun confronté à un évènement. Au final impossible de se concentrer précisément sur un seul tant la multiplicité d'action frise l'étourdissement. Des scènes d'actions ou de courses d'ailleurs moins lisibles qu'auparavant, celles-ci se passant en majorité de nuit. Ça change de Rio ou du Mexique.

Tout n'est pourtant pas à jeter car l'esprit est toujours présent. Les personnages évoluent, notamment Han, le plus énigmatique et apprécié malgré qu'on sache dors et déjà ce qui va lui arriver. L'humour est aussi présent, un peu plus que dans le précédent, un peu plus lourdingue aussi, il s'inscrit beaucoup plus dans une trame qui se veut pourtant sérieuse. Alors si l'esprit est là pourquoi un film moyen ? Parce que Justin Lin est tombé dans le piège de la suite facile. On savait à quoi s'attendre en particulier lorsque l'on à découvert la scène post générique de Fast Five, mais bon dieu que c'est décevant. Pataud, mielleux et tombant dans le cliché, le film est ponctué de scènes ou Michelle Rodriguez se retrouve en roue libre à ne jamais savoir quoi faire. Amnésique je veux bien, mais pratiquement absente et effacée c'est moins intéressant. La scène de retrouvailles entre Dom et elle étant particulièrement foirée, avec cette caméra qui ne cesse de tourner autour d'eux comme dans un mauvais film romantique. Le reste de la trame est du même calibre mais comme expliqué plus tôt, les évènements étant multipliés, les révélations à grand renfort de twists se retrouvent aussi trop nombreuses, brisant un tant soit peu l'intérêt de la chose.

Justin Lin s'est retrouvé avec un scénario visant à chercher une explication à plein d'évènements passés. Ainsi on découvre pourquoi Letty est encore vivante, on fait revenir Braga, on nous explique aussi de manière peu subtile pourquoi Han est devenu un personnage froid et solitaire et j'en passe. C'est même explicite à travers ce générique d'ouverture beaucoup trop long énumérant les situations passées dans les cinq derniers épisodes. A trop vouloir se justifier, le film devient donc plat, sans envergure et n'est donc qu'un très bête blockbuster gonflé aux hormones. Adieu le côté film de braquage bien ficelé du précédent volet. Reste toujours le côté familial mais lui aussi trop effacé. N'oublions pas non plus une scène post générique excellente certes, mais qui là aussi n'est qu'un prétexte pour tirer encore sur la corde et faire toujours plus fort, tout en usant d'un évènement marquant de la série.
Florian_Bodin
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