Han, a Tokyo story

J'ai eu la chance de regarder cette saga dans l'ordre chronologique, replaçant ainsi ce troisième film de la saga entre les numéros 6 et 7.
Ce Tokyo Drift fait figure d'exception dans la grande famille Fast and furious. Seul film sans Paul Walker à l'heure actuelle, l'unique qui ne voit ni Brian ni Dom incarné le héros. C'est donc un spin-off, de mon point de vue centré sur le personnage de Han qui crève l'écran. Alors oui, par ailleurs ce FF 3 est aussi un teenage movie avec son héros lycéen. En fait je dirai que c'est moitié moitié entre ces deux grands axes. Pour la petite histoire, scénaristes et réalisateur avaient tellement apprécié Han qu'ils voulaient le faire revenir sans abuser de résurrections (sort réservé finalement à Letty), preuve de l'interprétation impressionnante de l'acteur qui vole la vedette au jeunot.

On retrouve ainsi un Han taciturne sur son passé, qui a su se faire une place dans la jungle de la capitale japonaise. Il dirige sa bande, protège ses poulains et mène une vie de plaisir fort de sa réserve issue du casse de Rio. Toujours armé de ses chips et de son style fabuleux, Han fructifie ses affaires avec l'aval du DK (Drift King), neveu des yakuzas.

Du côté du lycéen, les choses évoluent au cours du film. Il apprend auprès de son mentor, détrônant le DK et lui volant sa copine à l'arrivée. Un vrai parcours de champion en soit. Vous l'aurez compris, l'intrigue adolescente de cet opus ne constitue pas son point fort, sans être désagréable pour autant. L'ambiance nippone contrastant nettement avec les autres films me plaît bien davantage, porté par une bande son sympathique au possible.

La scène à retenir en définitif sera celle de la mort de Han, et ce pour deux raisons. La première : fluide, bien filmée, on sort de l'idée du drift pour s'offrir une course poursuite efficace, avec de multiples rebondissements dont sa conclusion tragique qui donne un grand coup de pouce à l'intrigue pour sortir de l'immobilisme et parvenir à la confrontation entre les deux rivaux. La seconde : sa réinterprétation par le spectateur ayant vu la scène post-générique de FF 6. Franchement regardez des videos de montage des deux scènes, ça vaut son pesant d'or. Si on considère par ailleurs l'arrivée inattendue de Vin Diesel, « Han c'était comme la famille pour lui », la boucle est bouclée pour Han.

L'incrustation de Tokyo Drift dans la saga se révèle particulièrement réussie. Han, personnage intéressant des précédents volets, montre ici tout son potentiel. En outre, le film permet un break un peu plus calme entre les 6 et 7, ces films manquant cruellement de finesse. L'intrigue adolescente tient la route malgré un début compliqué, achevant de faire de ce Fast and Furious un vrai plaisir pour les spectateurs de la franchise.