TUVAFERKWA ?!

Agaçant avec son humour pipi caca pas drôle et sa tendance à singer les ricains (Jackass et les exactions Sacha Baron Cohen dans son prochain film), Mickaël Youn s’est surtout illustré dans le domaine musical en créant des alter-ego ubër débiles mais parfois hilarants comme les Bratisla Boys et le rappeur Fatal Bazooka.
La perspective d’un film sur ce dernier avait de quoi faire peur quant on sait que la majorité des comiques adaptant leurs personnages cultes au cinéma engendrent des bouses cosmiques.

Parfaitement conscient de cela, Youn emmène son film dans une direction inattendue, surprenant ainsi le spectateur qui ne s’attend qu’à un déluge de gags lourdingues. Certes, niveau humour ça ne vole pas haut et il faut évidement une bonne dose de second degré pour apprécier la chose mais cela n’empêche pas Fatal de s’imposer comme une des rares tentatives française (la seule ?) pour se foutre de la gueule du show-buisness.

Très inspiré (bien pour une fois) par les acteurs comiques US et notamment par Ben Stiller et son formidable Zoolander, Youn se moque des milieux de la musique et de la télé.
La caricature fait mouche grâce à une appropriation intelligente et jubilatoire des codes visuels et musicaux de la génération « bling bling wesh t’as vu ?! » gavée de talk shows idiots et de sons vocodés.
Impossible de ne pas rire devant ces clips de Rap à peine exagérés ou devant les fausses émissions de télévision (mention spéciale à l’émission people plus vraie que nature !).
Youn se permet même d’égratigner la production musicale française dans son ensemble lors d’une série de clips à hurler de rire diffusés lors d’une parodie de « music awards ». A ce titre, les « chansons » du film constituent une vraie réussite et de bonnes tranches de rire.

Transcendé par sa réalisation énergique, le film va à 100 à l’heure et fait preuve d’une grande maîtrise du tempo comique (aucun passage à vide) bien aidé en cela par des acteurs qui en font évidemment des tonnes, Mickaël Youn en tête. Toutefois, ce dernier se fait presque voler la vedette par un Stéphane Rousseau déchaîné en chantre de « l’électro-bio » (sa chanson « fuck you » est tout simplement culte !). Son affrontement avec Youn lors d’un clash musical conclut le métrage en apothéose et est particulièrement éprouvant pour nos zygomatiques.

Au final, Fatal est une excellente surprise, surtout pour ceux qui ne sont pas fans de son auteur. Au-delà de sa dimension parodique, cette péloche qui joue la carte de la déconne à plein tubes à en plus l’immense mérite d’être totalement décalée par rapport au tout venant des comédies françaises. Rien que pour ça….