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Deux enfants, dans l'innocence de l'âge, jouent. Et dès la première minute de ce court métrage exaltant, on en comprend le titre : Fauve.

Fauve pour ces deux gamins, que l'on devine issus d'un milieu populaire du Québec, jouant de manière violente, l'un envers l'autre, tels deux tigres. Ou encore Fauve, pour ce renard, allégorie emblématique du film ?

Quoiqu’il en soit, tout dans ce court métrage est abouti. L'image ; les plans de ce ‘No Man's Land’ où se perdent ces deux âmes enfantines. Les dialogues ; fleuris, d'un québécois populaire, parsemé d'insultes de gosses. L'émotion ; sur cette scène finale, dans la voiture, rappelant le tragique incident qui ponctue ce film et qui déchire cette amitié, que l'on croit incassable au fil des minutes.

Et pourtant, tout dans cette réalisation est possible. On croit pourtant au miracle, quand l'un des enfants s'enfonce progressivement dans les sables mouvants. On croit à une intervention extérieure, mais non. Et c'est là toute la fatalité de ce film, l'innocence. Dans ce qu'elle a de plus froide.

Pour moi, il s'agit sans nul doute du meilleur court métrage des Nuits d’Or (Sens Critique m'a offert l'opportunité de voir cette merveille).

Ce film a su me faire passer par toutes les émotions en un peu plus d’un quart d’heure, du rire aux larmes, en passant par le stress et l’empathie. À voir absolument.