Un faux Rome plus vrai que nature
On ne sait pas trop par quel bout prendre cet hommage foutraque dont on comprend progressivement qu'il convoque les souvenirs du réalisateur, assortis d'un portrait de la Rome de 1972. Fresque surréaliste qui demande peut-être un peu de concentration pour en venir à bout, mais infiniment plus éloquente que le pauvre "mange, prie, aime", dont j'ai oublié l'auteure. La gastronomie selon Fellini ne se réduit certainement pas à un plat de pâtes ! Au contraire, on y apprend la manière de manger les escargots, pratique qui garantit aux petites amies des transports amoureux inédits. Les mamans y côtoient les putains dans une cacophonie bon enfant. La plèbe italienne y rappelle "Affreux, sales et méchants".
Fellini remplissait des cahiers avec le contenu de ses rêves ; il restitue ici avec sa caméra une substance presque onirique et explore ses propres fantasmes en même temps que des ruelles scintillantes. L'apothéose sera atteinte avec un défilé de mode ecclésiastique, monument baroque qui aurait pu inspirer Matthew Barney, l'humour en plus.
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