Alors là, je dois dire que c’est un Hitchcock qui m’a bluffée !! Quel film excellent !
Jeff, un homme coincé dans son fauteuil, une jambe dans le plâtre s’ennuie… Et pour passer le temps quoi de plus simple qu’exercer le voyeurisme sur le dos des voisins !


A l’ouverture du film, la caméra balaie les immeubles qui forment l’horizon de Jeff et que nous ne quitterons pas de toute la durée du film. Nous découvrons ainsi son voisinage, tout ce qu’il y a de plus ordinaire, jusqu’à ce qu’il nous devienne familier à force de le regarder vivre. Car nous sommes associés au voyeurisme de Jeff et nous avons bien du mal à juger de tout ça ! On peut donner tellement d’interprétation sur ce que l’on voit de l’extérieur…


Un voisin inquiète Jeff qui est persuadé qu’il a tué sa femme ! Qu’en penser ? Du délire provoqué par le manque d’activité ? Ou est-ce réel ? Et nous balançons d’un avis à un autre durant le film jusqu’au dénouement final …


A cette trame de fond s’ajoute la relation que Jeff entretient avec Lisa amoureuse de lui. Il est persuadé qu’ils ne sont pas faits l’un pour l’autre. Lui est un photographe baroudeur et elle une mondaine. Lisa est interprétée par Grâce Kelly qui est magnifique dans ce rôle.


Du point de vue de la réalisation, Rear Window est très soigné. Dans un premier temps, la caméra est subjective, elle montre Jeff, ce qu’il voit puis sa réaction. Dans un deuxième partie, la caméra devient objective, se concentrant sur ce qui se passe dans cette banale cour d’immeubles et diversifiant les angles de vue.


La résolution finale est pleine d’humour… C’est la résolution non seulement de la grande question du meurtre ou non, mais aussi de la situation des voisins qui nous sont devenus familiers, la situation a évolué pour chacun d’eux. C’est aussi la résolution de la situation de Lisa qui savoure triomphante son magazine de mode, allongée gracieusement sur le lit.


Ce film qui croque à la perfection l’être humain dans le cadre particulier de sa vie d’immeuble, banale et quotidienne est un vrai moment de plaisir, orchestrant le suspens avec brio et humour.

abscondita
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films sur les relations humaines, Les meilleurs films d'Alfred Hitchcock, Les meilleurs films de huis clos, AFI 2007 et Les meilleurs thrillers

Créée

le 4 nov. 2021

Critique lue 406 fois

17 j'aime

7 commentaires

abscondita

Écrit par

Critique lue 406 fois

17
7

D'autres avis sur Fenêtre sur cour

Fenêtre sur cour
Hypérion
10

And your love life ?

Rear Window, une des très grandes pellicules d'Alfred Hitchcok, personnellement ma préférée, où le maître du suspens parvient dans une maestria de mise en scène à faire du spectateur un voyeur...

le 11 déc. 2012

110 j'aime

17

Fenêtre sur cour
Sergent_Pepper
10

Vois, vis, deviens.

Souvent, le film parfait est intimidant : c’est un monument qui nous écrase de sa grandeur, un sommet dont on entreprend l’ascension avec l’appréhension du cinéphile qui se demande s’il sera à la...

le 19 juin 2013

101 j'aime

9

Fenêtre sur cour
Docteur_Jivago
9

Photo obsession

Aujourd'hui encore, Rear Window reste l'une des oeuvres les plus célèbres d'Alfred Hitchcock, voire même de l'histoire du cinéma et ce n'est pas pour rien. Le maître du suspense réalise un véritable...

le 23 août 2016

59 j'aime

7

Du même critique

La Leçon de piano
abscondita
3

Histoire d'un chantage sexuel ...

J’ai du mal à comprendre comment ce film peut être si bien noté et a pu recevoir autant de récompenses ! C’est assez rare, mais dans ce cas précis je me trouve décalée par rapport à la majorité...

le 12 janv. 2021

55 j'aime

20

Blade Runner
abscondita
10

« Time to die »

Blade Runner, c’est d’abord un chef d’œuvre visuel renforcé par l’accompagnement musical mélancolique du regretté Vangelis, les sons lancinants et les moments de pur silence. C’est une œuvre qui se...

le 15 janv. 2024

32 j'aime

19

Le Dictateur
abscondita
10

Critique de Le Dictateur par abscondita

Chaplin a été très vite conscient du danger représenté par Hitler et l’idéologie nazie. Il a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme. Il commence à travailler sur le film dès 1937. Durant...

le 23 avr. 2022

32 j'aime

22