mischief + mayhem + soap = chef-d'oeuvre

4 ans à peine après la sortie de Seven, le génie de Fincher frappe à nouveau. Fight Club raconte l’histoire d’un narrateur sans nom, perpétuellement désillusionné par tout ce qui l’entoure. Il fera la rencontre de Tyler Durden ainsi que de Marla qui changeront considérablement son mode de vie et réveilleront en lui un esprit libertaire et anarchiste. Tous les éléments pour en faire un film culte sont présents : Un casting trié sur le volet (Brad Pitt, Edward Norton et Helena Carter obligent) et une réalisation très minutieuse avec une thématique des plus intéressantes.


Pourtant, à sa sortie, Fight club est un véritable échec commercial : les critiques se déchaînent contre ce film jugé immoral, brutal et adressé à un public averti. Mais comment expliquer son succès tardif ? Le premier visionage de Fight club n’est pas forcément agréable : un univers sombre, des personnages désuets, vides et incompréhensibles qui utilisent aussi bien la violence verbale que physique. On est certes habitués aux personnages excentriques qu’Helena Carter incarne, mais l’on demeure désemparé face à la désinvolture de Marla. Il en est de même pour les deux autres personnages qui assimilent les battements de leurs cœurs aux coups qu’ils distribuent lors des réunions du club. Du sang, des insultes, de la violence : est-ce vraiment les mots adéquats pour caractériser ce film ?


Fight Club fut d’abord rejeté par la critique et la société parce que c’est un film qui gêne. Peu de gens arrivent à aller au delà de cet univers sombre pour la simple et bonne raison que l’on est bien trop habitué au beau sous sa forme la plus commune : des personnages hors normes, aux multiples qualités et aux accomplissements divers . Fight Club ne propose pas tout cela : il dévoile des hommes et des femmes qui sont considérés comme les points d’ombre d’une société : Ce peuple là pue, grogne mais pense aussi, il se rebelle et s’élève contre un système qui l’aliène et lui dicte ce qu’il doit faire, aimer et consommer. En critiquant la société, Fincher nous pointe tous du doigt, on se sent exposés ainsi que jugés et pour cause : Il nous pousse à remettre en question notre comportement, nos actions, nos choix et nos envies. Fight Club est un film qui est en avance sur son temps et qui fut tardivement compris. Les enjeux du XXI ème siècle ont permis à son nouveau public de mieux l’apprécier et de le reconnaître à sa juste valeur.
Il faut, plus que tout, savoir apprécier des films comme Fight Club qui peuvent faire mal mais que nous devons affronter pour réellement comprendre le monde qui nous entoure.

carnetdusoleil
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le 6 mai 2020

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