belle surprise

The fighter est un film qui a le mérite, malgré son sujet, de ne pas s'empêtrer dans un misérabilisme pesant. Les personnages sont des prolos, issus du quart monde, avec une galerie de gueules bien amochées, mais ils sont justes, sans trop de ficelles tires larmes, ils sont à la fois aimables et méprisables, assez nuancés. Le film est porté par des acteurs excellents et si Bale et Léo ont très méritoirement reçu l'oscar pour leur prestation respective, on s'en voudrait de ne pas insister sur la justesse de jeu de Whalberg. Sa fragilité est contenue dans un regard, c'est touchant. Si l'histoire d'une dernière chance pour un boxeur moyen qui commence à vieillir (par rapport aux exigences du sport), est finalement sans grande surprise(succes story à l'américaine plutôt banale), c'est la façon dont le film raconte cette histoire, filme les combats au plus près (qu'ils soient psychologiques ou physiques - cette inlassable répétition des mêmes exercices, des mêmes gestes - comme une chorégraphie d'apparence simple mais dont il n'est pourtant jamais possible d'apprivoiser tous les détails - , dans le ring ou hors de celui-ci) et capte les émotions qui font qu'on se retrouve pleinement immergé dans cette histoire et quand vient l'heure des deux grands "duels" (Sanchez et Neary) on a le coeur acquis à la cause de Micky Ward, encaissant et portant chaque coup avec lui.