Il y a les vrais classiques, et les classiques d'un moment, choisis par une génération en mal de références, et qui servent de doudous pour les pauvres mortels nostalgiques que nous sommes. Et ce film est l'un de ces classique d’un moment, d’une époque. Les années 80 ça n’est pas l’âge d’or du cinéma, mais plutôt l’avènement de la télé divertissement, et du vidéo-clip, et bientôt la téléréalité. Ce film imite beaucoup son petit cousin à la mode, le vidéoclip, qui va dominer le paysage audiovisuel, et ce pour longtemps. Lyne ne prétend à rien d’autre qu’à un divertissement, et on peut à la rigueur lui reprocher de « descendre » facilement au niveau du vidéoclip et de ne pas faire le contraire, ce que tout bon cinéphile qui se respecte est en droit d’attendre de lui. Ce film est une curiosité d’époque, et il supporte mal le poids des ans à cause de son statut hybride, mi-film, mi-clip, divertissement, défouloir, des idées mais disséminées de ci, de là. A mon avis il a du être le premier surpris d’un succès pareil. Histoire creuse, acteurs plus que moyens, direction d’acteurs inutile, vu qu’il n’y a pas de dramaturgie. Le fil narratif se constitue d’une suite de clichés sur la vie d’une jeune danseuse qui rêve de gloire. Elle vit une histoire d’amour avec son patron, ils vont au restaurant…Le tout est entrecoupé de moments dansés dans le plus pur style breakdance ou cabaret, un mélange des genres formels, on ne se prenait pas trop au sérieux. C’est un long vidéo-clip qui ne veut pas dire son nom, et la bande son est encore plus célèbre que le film, et on y retrouve la crème des années 80, que du bon. Giorgio Moroder, Irène Cara, Michael Sembello…Même aux plus jeunes, qui vont regarder ça par curiosité, certains morceaux vont rappeler quelque chose. Donc, ne nous énervons pas. Ce n’est pas un chef-d’œuvre, il n’est même pas sûr que se soit un film.