Vouloir c'est pouvoir ?

Voici un film inspiré de la vraie vie de Florence Foster Jenkins. Avant ce film je ne connaissais pas la cantatrice qui a inspiré le film français Marguerite (que je n'ai pas vu, mais je pense me rattraper, histoire de ne plus faire de blocages sur les films avec Catherine Frot). Et ce film est assez particulier parce que sous le couvert d'une comédie, elle raconte l'histoire d'une femme qui voulait vivre son rêve de cantatrice. Résultat des course ? Une comédie touchante et qui nous attache à l'héroïne aussi candide que spéciale.

Une comédie ou un biopic ?

C'est une vrai question. Il s'agit d'un film de Stephen Frear, dont le seule film que j'ai vu du réalisateur est le film plutôt drôle Héro Malgré Lui avec Dustin Hoffman, et je voulais voir son biopic sur Lance Amstrong. La réalisation n'a jamais été la grande force du réalisateur qui est avant tout fonctionnel à défaut de donner de la force. Mais vu le terme abordé, ce n'est pas trop gênant. Cela dit les enchaînements des scènes sont très efficaces et augmente le coté comique et vaudeville du film. Bref, c'est correcte mais c'est tout. Car dans ce film on ne vient pas le voir pour en avoir plein la vue mais pour les personnages et l'histoire.

Meryl Streep , Bianca Castafiore

Meryl Streep joue Florence Foster Jenkins. Et bon dieu que cette actrice a du talent. Elle sait tout jouer c'est incroyable. Jusque là, je ne l'ai vu joué que les quinquagénaires amoureuse comme sur la route de Madison, les journaliste acariâtre comme le Diable s'habille en Prada ou les femmes forte comme la dame de fer. Ici c'est une Bianca Castafiore en pire. Il s'agit d'une femme candide qui veut chanter et que chante faux ! Mais vraiment faux que cela devient hilarant. Mais que personne ne veut la froisser. C'est un peu le Ed Wood de la chanson où l'empereur qui veut avoir des habits neufs. Mais c'est une femme qui est condamnée par la maladie. Et on voit bien que Meryl Streep s'éclate en jouant ce personnage atypique et ça se voit sur chacune de ses scènes.

Autre personnage vraiment marrant St. Clair Beyfield (Hugh Grant). C'est un mari volage qui veut tout faire pour la protéger mais qui l'a trompe ouvertement avec Kathleen (Rebecca Fergusson). Ses interactions avec elle sont tellement bien faits qu'on a envie de rire à chaque fois.

Cosmé McMoon (Simon Helberg) est le jeune pianiste qu'on a envie de plaindre car il est embarqué dans une situation qu'il n'a pas voulu et ne veut pas que sa carrière soit compromise par cette situation. Il a beaucoup en commun avec Florence notamment leur candeur.

Les autres personnages sont peu importants et forment l'entourage de nos protagonistes et n'ont pas vraiment d'importance. Même pas Agnès Stark (Nina Arianda) qui aurait pu être mieux mais qui est réduite à un running gag sympathique.

Une ode à l'esprit critique ?

L'histoire ne retrace pas toute la vie de Florence Jenkins, mais la période où elle a décidé de suivre son envie de devenir cantatrice. Elle retrace, ses débuts , ses représentations, son ascension et la découverte des critiques jusqu'à sa mort. Ce film prend pas mal de libertés et a été pensé non pas au travers d'une artiste qui est dans le dénis mais d'une passionnée totalement étrangère de son manque de talent et que tout le monde essaye de l'épargner.

L'écriture du film est vraiment tourné avec un esprit à la fois à l'humour anglais et vaudeville qui lui sied bien. C'est un parti pris assez intéressant parce qu'ils auraient bien pu faire comme dans la vraie vie une personne dans le dénis, mais une personne dont essaye de l'épargner des critiques qu'ils auraient pu faire. Car voir autant de personnes lui dire qu'elle chante bien alors que non, c'est assez impressionnant. Donc es-ce que le film n'est pas une ode à l'esprit critique. En effet, s'il n'y avait qu'une personne qui lui aurait dit qu'elle chantait mal, peut-être qu'elle n'aurait pas eu cette évolution dans cette carrière et une chute aussi brutale. Cela dit, rien ne garanti qu'elle aurait eu la même chose plutôt. C'est une interprétation peut-être personnelle mais il y a pas mal d'éléments qui vont dans ce sens. Cela dit, ce genre scénario est tout sauf unique; il y a pas mal de séries de sitcom qui ont le même ressort scénaristique. Bref, la manière d'aborder est certes plutôt bien traitée, mais c'est malheureusement du déjà vu. Cela reste sympathique et intéressant mais pas franchement unique.

Bon biopic drôle.

Bref, le film est une bonne comédie sur la vie de la cantatrice célèbre pour sa carrière alors qu'elle chantait faux. Maintenant, j'ai bien envie de connaître la version française à savoir Marguerite, ou le personnage qui chante faux dans la série Un Village Français. Et aussi le film Ed Wood. Histoire de rester chez les mal aimés des arts.

La critique disponible sur mon blog