Frances Ha par Vera Farben
Frances Ha, ou la rencontre fortuite de la série "Girls" et du film allemand "Oh boy", avec pour toile de fond un New York en noir et blanc. Les références se bousculent : Woody Allen, la Nouvelle Vague, etc., pour se mêler en une oeuvre singulière, profondément drôle et mélancolique.
Frances est une chorégraphe dilettante, qui préfère danser sa vie dans la rue plutôt que sur scène, ou bien faute de mieux. Frances court, bondit, virevolte sur le son de Bowie et nous la suivons volontiers au gré de ses mésaventures. Si elle ne connait pas l'amour, elle vit l'amitié avec un grand A. Jusqu'à la rupture, insurmontable, lorsque sa moitié, son double de toujours, se fiance. Frances apprend alors à faire le deuil de l'insouciance et tente de recoller les morceaux de sa vie. Elle doit trouver un toit, un job et un semblant d'équilibre, sans faire de concession à sa légèreté, véritable philosophie de vie chez Frances.
J'ai été touchée par cette fille trop grande, aux cheveux gras et lèvres ourlées, par ses coups de tête stupides - elle s'endette pour partir seule à Paris un week-end - et par cette fille aux mouvements gauches et amples, comme ceux d'un oiseau découvrant qu'il est muni d'ailes pour voler. Elle vogue ainsi de coloc en plans foireux, jusqu'à attrerir dans son ancienne université, dans une chambre d'étudiant ridiculement petite. Elle y renoue avec sa meilleure amie perdue de vue, l'alcool aidant. Après ce passage à vide introspectif, Frances est de nouveau parée pour affronter New York. On assiste, en toute fin, à la naissance de la nouvelle Frances: Frances Ha.