Un fugitif venu de l'espace demande de l'aide à une bonne sœur car il est traqué par un cyborg obsessionnel et des dinosaures. Ils vont devoir unir leurs forces pour venir à bout de cette terrible double menace.



Heu... Donc des mecs ont réussi à faire accoupler Terminator et Jurassic Park. Mais ne vous attendez pas à recevoir un faire-part tant la chose engendrée est monstrueuse et ne peut se révéler au grand jour. Me voici donc devant Future War, film de 1987 qui va... Hein ? Quoi ? 1997 ??? Woh.


Je reprends depuis le début. On a donc un gars qui s'est échappé d'un vaisseau spatial de cyborgs qui voyagent dans le temps. Il atterrit on ne sait trop comment sur notre Terre, que ses semblables esclaves appellent "le Paradis". Ouais ben au fil du film, il va bien redescendre sur terre, justement. Après une scène d'action paralytique où on a un gars qui saute en arrière d'une échelle pour nous faire croire qu'il tombe, pour ensuite se faire chatouiller par un dinosaure en plastique, petit flash-back. Un autre mec atterrit sur la plage et se fait directement poursuivre par un dinosaure, mais ça va, il est petit celui-ci. Puisqu'on en est là, évoquons un peu ces dinosaures, tiens. Ayant vu récemment Carnosaur et surtout Dinosaur from the Deep, j'ai presque envie de faire preuve de mansuétude envers ces T-Rex en caoutchouc trop mignons. Visuellement ils ne sont pas hideux, c'est juste dommage qu'ils soient autant statiques. C'est comme si une main géante et invisible d'enfant s'amusait avec un jouet en plastique. Et donc, on a le mini-dino qui course notre héros (bah oui, c'est le héros, je sais bien moi qu'il est fadasse, mais faudra faire avec, et attendez de voir la suite du casting) mais préfère se jeter sur un pauvre clodo qui n'avait rien demandé. Fort heureusement, le reptile est joueur et une fois sur le vieil homme, il décide de lui mordre... la barbe. Avec rage. Le héros arrive trop tard mais réussit à tuer la sale bête gourmande. Mais comme le scénariste du film (c'est comme les dinosaures, je doute de son existence) est taquin, le héros n'est pas encore sorti d'affaire. On lui met un cyborg dans les pattes. Oui mais attention, c'est pas n'importe quel cyborg, c'est Robert Z'Dar et sa mâchoire surdimensionnée, dans la plus parfaite inexpressivité, moustache de biker et nuque longue à faire pâlir Gérard "Diesel" Klein de jalousie, qui va nous faire partager beaucoup trop souvent sa vision thermique toute pétée. Dire qu'on est dans le ridicule le plus total serait manquer de confiance dans la suite de la scène. La baston à base de coup de pieds retournés à soixante centimètres du visage se conclut dans la cour d'un entrepôt où des mecs transportent des cartons. Des cartons vides. Et y'en a plein, même que ça fait des murs et des chemins ! Je pense que les pauvres gars s'amusaient à construire un fort et les deux dépressifs sont venus tout péter le délire. Au moindre choc, les gros cartons s'envolent et/ou s'éventrent. Roooooh, tout ce vide qu'il va falloir remballer, c'est ballot. Bon, ça part dans tous les sens, en plus y'a un autre dino qui rapplique, alors notre héros (mais il a pas un nom, bordel ?) préfère se barrer et se fait renverser bêtement par une bonne sœur. Ça tombe bien, ce sera notre héroïne. Et on en est à 20 minutes de film. Il reste 1 heure.


La suite, c'est un peu trop de dialogues sur le rapprochement entre les deux héros et leurs états d'âme. Le mec se comporte au départ comme un autiste en s'enfermant dans sa chambre avant de s'ouvrir au monde, la fille semble hésiter sur sa future vocation dans les ordres. Et les policiers du coin mènent l'enquête sur ces mystérieuses attaques de bêtes sauvages dans la ville. Mais quand un pauvre flic disparaît dans une usine de cartons vides, les deux héros viennent à la rescousse. Le T-Rex, c'est un animal sauvage et sanguinaire. Mais il a un gros défaut : ses petits bras ridicules. Du coup, l'héroïne lui jette son chandail sur les yeux et le pauvre animal se retrouve bien embêté à ne plus rien y voir. Le héros passe par le côté et égorge la bête. Ouf. Comme les flics du coin lui en sont très reconnaissants, ils le foutent en prison. Le cyborg salement amoché (il fait "dziii dziii" quand il avance avec sa démarche de culbuto) fait son retour et défonce tout le monde dans le commissariat, avec l'aide d'un nouveau dino explosif (oui, ils explosent quand ils meurent ces bâtards). Le héros (j'ai vérifié sur Imdb, il n'a réellement pas de nom cet abruti) empale le cyborg puis le T-Rex qui a un énorme désavantage (en plus de ses petits bras ridicules), il ne sait pas avancer pendant les combats (ou plus précisément quand il est à l'écran). Il se contente de se pencher bêtement en avant et grogner avec un air menaçant.
Pendant ce temps là, la Sœur Anne (qui a donc un nom, cool) a rameuté tout un gang de mecs en chemises à carreaux (comme le héros et elle, ça tombe bien hé). Ils sont tous prêts pour l'assaut final car les derniers dinos ont été repérés dans un heu... une sorte de local sous-terrain indéterminé. Nous revoilà au début de film, ils posent une bombe avec un compte à rebours (avec des secondes qui défilent à toute vitesse, sans aucune logique), le second rôle anti-charismatique se jette encore une fois de son échelle et le gang des bucherons latinos tuent un premier dino avec un piège à base d'haltère digne de Kevin McCallister. Combat final : le cyborg re-refait son apparition mais le héros a monté de niveau en coup de pied retourné, les gentils se barrent en courant, tout explose, ouf on a encore eu chaud.


Allez, scène finale, on est dans une minuscule église craignos et la Sœur Anne s'apprête à prononcer ses vœux. Mais elle hésite et son regard croise celui du héros (qui de son côté devrait songer à un baptême, en l'occurrence). Roh, quel suspense... Que va-t-elle donc décider ? Bah on saura jamais car un vitrail en plastique explose et le cyborg re-re-refait son retour (plus increvable que Freddy Krueger et plus "I'll be back" que Terminator) et il est pas content. La preuve, à peine il se relève, il décide de désintégrer une petite de statue de la Vierge et balance inexplicablement un banc en bois sur le côté. Désabusé devant tant de violence gratuite, le héros est re-re-re-re partant pour une castagne qui finit par l'explosion définitive du cyborg. Maintenant que le travail est ENFIN terminé, il peut sereinement crever dans les bras de l'héroïne qui semble retrouver la foi.


Future War est un très bonne pioche, si l'on n'est pas allergique aux cyborgs et dinosaures à grande gueule. Ce qui est assez formidable, c'est l'absence totale de second degré, le truc a été produit avec le plus grand sérieux malgré un manque de moyen évident et une pauvreté artistique paranormale. Toutefois, quelques petites longueurs, une certaine répétitivité et un rythme trop mou l'empêchent, à mes yeux, de faire partie des nanars incontournables.

Kohohohala
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes ✪ La Quête du Nanar Ultime ✪, 1997 par un koala et Le Watching Challenge 2021 d'un koala

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le 3 mars 2021

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Kohohohala

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