Après O-bi o-ba, la fin de la civilisation où Piotr Szulkin s'attaquait à la dictature communiste qui use de subterfuge pour entretenir un désir de servitude volontaire. Ce dernier dans Ga, Ga - Gloire aux héros s'attaque à la bureaucratie et à un autre mirage, celui de la société de consommation, quand l'Est commence à accueillir dans ses entrailles la société marchande. Annonçant par avance le triomphe du capitalisme partout sur la planète.
Quatrième film d'une quadrilogie de science-fiction commencée avec Le Golem, Ga, Ga -Gloire aux héros n'est pas un film à la pointe techniquement contrairement aux productions américaines de l'époque, les moyens techniques et financiers étant moins important, on trouvera le métrage cheap tout comme le scénario qui tient sur un fil rouge. Le scenarii se basant principalement sur un mec trentenaire qui cherche à retrouver Once, une prostituée dont il est tombé amoureux. Le point de départ étant que le personnage principal, condamné pour subversion, puisse retrouver à nouveau la liberté s'il accepte d'aller coloniser des planètes pour le compte de la Pologne communiste.
Lorsqu’il arrive sur la planète Australia 458, il est accueilli comme « le héros » par un drôle de personnage avec offert en premier « cadeau » Once, mais il ne s'attend pas au revers de la médaille, les « héros » devant commettre un crime marquant pour ensuite finir empalé auréolé de gloire devant les yeux d’un public qui en redemande. Le réalisateur instaurant un climat d'inversion des normes jusqu'à l'absurde et des situations surréalistes. Les bras humains s’arrachent comme du papier, on met des doigts dans les hot-dogs à la place des saucisses et le crime est valorisé afin d'abreuver les journaux télévisés en moments spectaculaires, critiquant sans concession les médias et la société de consommation. Le régime totalitaire soviétique n'est pas en reste avec ses bureaucrates, l'arbitraire de la justice et la police qui guette ses concitoyens, connaissant leurs moindres faits et gestes.
Ne voulant pas disserter plus longtemps sur ce film, j'irais droit au but, c'est décevant et ceux pour plusieurs raisons :
- La première, le récit tient sur une feuille de papier, les thèmes
présents dans ce film ont déjà été vu maintes fois dans d'autres
films ainsi que des livres avec plus de brio.
- Secundo, le message fataliste de l'auteur n'offre aucune perspective
si ce n'est juste de dire qu'il vaut mieux laisser pourrir cette
humanité puisque tout est perdu. Sa misanthropie et son pessimisme ne
rime pas à grand chose. On dirait un adolescent qui fait sa rébellion
en sortant que la société de consommation comme le communisme c'est
de la merde alors je vous fais un gros fuck et j'espère bien me
barrer de cette foutue planète car rien n'a de sens, rien ne peut
être sauver, no future quoi !
- Troisièmement, cette œuvre est fade si on la compare à d’autres
métrages polonais de la même époque qui à l’inverse de Ga, Ga -
Gloire aux Héros sont riches de sens.
- En dernier lieu, son film précédent était plus intéressant visuellement et sur ce qu’il avait à raconter.
Autant de points qui font que ce visionnage ne restera à jamais qu’au stade d’anecdote. Avec son héros et sa philosophie nihiliste, Piotr Szulkin ne laisse aucune porte ouverte sur l'avenir que c'en est déprimant.