Tout à commencé sur un ticket de métro.

Alors voilà un scénario qui tient sur un ticket de métro. Un homme, classe aisé, prestige de rang, bien marié, est accusé d'avoir violé puis tué une gamine. Le soupçonné joué par Serrault n'est sûr de rien, se contredit de temps à autres tandis que le soupçonneux joué par Ventura alias monsieur le commissaire de police, lui tire tant bien que mal des vers du nez, avec un acharnement qui s'apparenterait à celui d'un Inquisiteur. Mais sont-ce les vers de la vérité ou ceux qu'on aimerait qu'ils soient? Franchement on s'y perd. Il y a des détails qui semblent authentiques, d'autres faux.
Puis arrive un moment dans le film, après 5 déductions contradictoires et des éléments foireux qui niquent ton enquête bancale (mais tu veux tellement avoir le dernier mot avant la fin!) qui s'ajoutent de plus belle, arrive ce moment disais-je où ton cerveau te dit merde. Tu cherches plus, t'abdiques comme ça. Et tu kiffes! Tu prends ton pied, tu pousses des soupirs, tu te fous sur le rebord du canapé, t'as l'impression d'assister à une psychanalyse, et peut-être même que si tu parles bien fort, le commissaire ou l'accusé pourrait t'entendre. De toute façon, tu penseras forcément que Serrault est un salaud, qu'il est coupable, qu'il est innocent, qu'il est chiant mais que ça se comprend. Au final il peut pas être si mauvais, n'est-ce pas? A moins que si... Alors lâche l'affaire et laisse toi mener par le rythme.
C'est un vieux film (en noir et blanc mais pas muet, alors regardez le voyons, et même, écoute le) qui est porté par ses acteurs (contrairement a de nombreux films qui sortent sur grand écran, bien que ce ne soit que mon avis évidemment) C'est une sorte de Hui Clos où évoluent des maîtres du cinéma, des gueules, des monstres, des êtres fortement charismatiques. Un panel de sentiment s'ouvre à toi durant ce film: compréhension, indignation, résignation.. Entre petites confidences, détails oubliés, et mensonges éhontés, ce film me laisse sur le derche à chaque fois.
Veronika
9
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le 28 avr. 2011

Modifiée

le 19 août 2013

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Veronika

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