Carnaval kaleïdoscopique

Paraître et faux-semblants sont le quotidien de Gatsby. Sous des airs prétentieux et de petit protégé se cache un jeune ambitieux. Lui même s'est donné une vie de rêve. Château, notoriété, fêtes quotidiennes, tout est à la portée du magnifique.
Et pourtant tout cela n'est qu'illusion et ne suffit pas à son bonheur. L'essentiel manquant à l'extase de notre héros c'est Daisy. Sorte de poupée de cire tiraillée entre deux amours qui semble d'une fragilité extrême. Là encore les apparences ce révèlent trompeuses.
Comme à son habitude Luhrmann nous en met d'abord plein les yeux avec des décors et des costumes entre élégance théâtrale et féerie chimérique. Puis ce monde à l'ambiance folle s'emballe, le rêve devient cauchemar et l'épopée s’assombrit. Une certaine fatalité s'inscrit dans le destin de Gatsby qui perd peu à peu de son éclat.
Ces fêtes qui offrent un spectacle des plus alléchants sont elles aussi des trompe l’œil. Le rythme joyeusement infernal et l'insolence de Romeo + Juliet sont quelque peut regrettés dans ce nouveau Baz. Quel dommage de ne pas utiliser à plus fortes dose la précision de la mise en scène active et la musique génialement anachronique et enivrante. Cette force qu'à le réalisateur de Moulin Rouge de créer un univers et de faire le spectacle se perdent ici dans une narration plus maîtrisée mais beaucoup trop lente. L'intrigue patine un peu et rares sont les scènes de dialogues qui fassent avancer le récit qui captive grandement. Un conte un peu long mais spectaculaire.