Bâtarde car Luhrmann semble vouloir rendre le récit plus contemporain en y insérant des morceaux de Jay-Z, Beyoncé, Lana Del Rey et autres mais conserve les années 20 comme cadre du film. Il eût fallu faire un choix : asseoir tout le film dans notre époque ou bien faire un film complet sur les Années folles. Mais la grandiloquence étant le maître-mot de Luhrmann, on ne pouvait échapper à ces impairs.
Bâtarde car les magnifiques costumes côtoient des images de synthèses criardes et évidemment fausses (même si l'on pourrait considérer que, précisément, ces images de synthèses témoignent de la superficialité de ce petit monde décrit par Fitzgerald) qui font toutefois merveilles lors des scènes de festivité.
Bâtarde parce qu'en regard de l'excellente prestation de DiCaprio (même s'il a déjà joué ce genre de personnages un nombre relativement conséquent de fois), Tobey Maguire livre un numéro de grimaces à faire pâlir Jean Dujardin dans Brice de Nice (souvenez-vous de la scène de la bouche de poule...).
Heureusement il reste le matériau brut : le roman de Fitzgerald, qui donne un bon scénario au film et permet de nous livrer à de la psychologie de bas-étage et à des analyses sociologiques.