Libertinâge
Bruce LaBruce se plait à détruire les codes de la société traditionnelle. Le terme « revolution » devenant le mot d’ordre de la copine de Lake, qui, à l’image du spectateur, observera sans broncher...
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le 2 avr. 2014
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Lorsque je fais l'annonce suivante à mes interlocuteurs "J'ai regardé Gerontophilia", un seul type de réponse m'est faite: "Mais pourquoi tu t'infliges ça?", "Baaah! Mais c'est vraiment dégueu!!" ou alors "Encore un truc chelou".
Oui mais voilà... je ne suis pas d'accord cette fois.
Je ne peux pas nier être adepte de films "spéciaux" et c'est bien ça qui m'avait amener à voir Gerontophilia. Cependant, je ne m'attendais pas à tomber sur... une romance.
Il faut dire que le synopsis sur Senscritique n'est pas non plus très développé:
"Lake mène une vie en apparence normale pour son âge. Il a une copine séduisante. Tout baigne mis à part cette relation avec des retraités."
A posteriori, en décryptant, le scénario ne fait que reprendre l'histoire typique d'un amour interdit, celui d'un jeune aide-soignant et de son patient. Partant de ce constat, il suffit de substituer le VIEUX GAY (ça y est c'est dit) par une jeune donzelle à la poitrine généreuse et tout le monde s'accorderait à dire que c'est une belle histoire d'amour.
Le pari de traiter le sujet d'un jeune homme qui a une préférence sexuelle pour les hommes âgés a été pris par Bruce LaBruce, réalisateur canadien connu pour son activité pornographique gay et hors norme (ça prête malencontreusement à l'amalgame). Sa réalisation laisse malheureusement à désirer. Il y a de magnifiques moments et du cliché navrant, de très bonnes idées traitées à la va-vite, de très bonnes intentions mais sous développées, des images parfaites mélangées à des platitudes. Cette alternance rend le film très inégal et il en ressort un ressenti plus ou moins négatif. Le film méritait certains approfondissements, sur le cheminement du personnage principal entre autres, mais aussi sur la dimension amoureuse. Cela manque cru-ellement de subtilité rendant parfois grossier le traitement de la thématique Ô combien originale.
Finalement, Bruce LaBruce échoue là où Xavier Dolan excelle: dans les détails, la méticulosité du développement de l'histoire, le perfectionnisme de chaque scène. Bref, avec le jeune prodige aux commandes et un Bruce LaBruce en second (parce qu'il y a clairement du bon malgré tout ça), ce film aurait été parfait. Ici, tout est tellement craché rapidement à l'image de l’érection de notre jeune maitre nageur en début de film que ça transpire l'empressement (et les préliminaires dans tout ça?) et le film termine avant même d'avoir réellement commencé comme si le réalisateur était précoce. On enchaine quelques minutes derrière "Et pouf, il sait qu'il aime les vieux et va se taper le premier venu!". C'est vraiment dommage.
Le film marque pas mal de points ailleurs: les acteurs, inconnus au bataillon interprètent parfaitement leur personnage respectif et la bande originale est clairement LE point fort de cette œuvre juste après le sujet traité évidemment.
A ce jour, je suis content d'avoir vu ce film, j'ai passé un bon moment, le sujet était intrigant et m'a surpris dans son traitement, ma note ne peut donc qu'être positive sans toutefois être très élevée car le film regorge de défauts et aurait pu être tellement mieux! Je pense qu'il est bon de se laisser tenter par le visionnage de ce film alors lancez-vous!!
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Créée
le 29 nov. 2017
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2 commentaires
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