Et si c'étaient les machines, les vrais êtres vivants ?
Film qui m'a fait un effet assez mystérieux, puisque j'ai senti plus de réalisme dans les yeux du "Major" (le surnom de "l'héroïne") que dans bon nombre de "vraies" productions. Étant adepte de l'univers cyber-punk, j'ai immédiatement trouvé dans Ghost in the Shell un chef-d’œuvre du genre.
Comme d'autres l'ont dit, le film a plusieurs niveaux de lecture certes. Mais ce n'est pas là le plus important. Ce qui compte, comme toujours, ce ne sont pas les réponses aux questions, mais les questions elles-mêmes, et la manière dont elles sont formulées.
Elles sont explicites et abordables : qu'est-ce qui différencie un être "vivant", d'un autre qui ne le serait pas ? Comment trouver cette différence dès lors que la science n'a toujours pas réussi à définir ce qu'était la "vie" ? Pourquoi refuser d'attribuer la qualité spirituelle qu'est la vie à un objet, (autrement dit, la conscience, le fameux "ghost" dans le film) si l'on n'est pas capable d'en analyser convenablement les données quand il s'agit de l'Homme ? Est-ce que la conscience n'est que l'effet d'une structure matérielle ou corporelle complexe (un cyborg qui reproduit les fonctions du vivant, voire un système informatique) ou bien, au contraire, en est-elle la cause ? La vie ne serait-elle donc qu'un artifice de plus ?
C'est à ma connaissance le seul long-métrage qui pose aussi bien ces problèmes, toujours d'actualités. L'univers musical et sonore est à mon sens fantastique : très peu d'action, l'ambiance est introspective, chaque balle tirée vous claque dans les oreilles. C'est assez lent, on se pose des questions au rythme des personnages. Les dessins passent du sombre au clair, de l'organique au mécanique tout en restant dans le ton : un chef-d’œuvre du genre !