La naissance d’un bébé, gloria constitue les premières images du film. Elles seront les seuls instants lumineux et joyeux de l’histoire. La famille se retrouve autour du berceau pour célébrer l’événement. Mais on devine très vite qu’il y a un ver dans la pomme en la personne du beau frère qui offre une dose de coke à Nico pour le féliciter. Ce dernier refuse obstinément. C’est le début de la tension qui ne fera qu’augmenter ...
En effet, ce jeune et beau couple à qui la vie devrait sourire est en proie à une implacable fatalité qui n’est pas le fait de dieux vengeurs mais d’un inexorable système économique qui laisse peu de place à l’humain.
Guediguian n’offre aucun espoir à ses personnages, ces sympathiques prolétaires que l’on aime retrouver.
Comment l’uberisation peut elle constituer un projet économique quand elle n’offre aucune sécurité ? Nico ayant subi une agression ne peut travailler ce qui met en péril sa famille.
Comment assurer une solidarité familiale quand on est dans la précarité? Matilda ne peut obtenir que des contrats précaires, sa mère peine en travaillant la nuit comme femme de ménage ...
Comment croire en la lutte sociale quand la vie vous maltraite ? Sylvie refuse de se rallier à la grève initiée par ses collègues car elle doit aider sa fille et a connu elle même la déchéance.
Comment être humaniste quand on cautionne un système qui prospère sur la pauvreté? Bruno s’enrichît grâce à ses magasins cash convecter, la drogue, l’exploitation et le commerce du sexe.
Voilà le méchant du film...
Le réalisateur qui magnifie d’habitude Marseille ne laisse voir que hlm ou building, quartiers populaires à l’abandon. Le seul rayon de soleil se situe sur les terrasses du port là où les grands pères promènent la petite gloria.
Mais la noirceur du propos laisse percer une lueur d’espoir à travers les parents qui malgré les difficultés de leur vie : le chômage,la prison, la prostitution continuent à être de belles personnes magnifiquement interprétés par Ariane ascaride, jean Pierre daroussin et Gérard meylan dont le personnage gratifie le film de belles images à travers ses haïkus !

Murmure23
7
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le 5 janv. 2020

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