Goal of the Dead par browncoat84
Résumé : Le club de football de l’Olympique de Paris se rend à Capelongue, un bled paumé, pour y jouer une rencontre de Coupe de France contre le club local. Samuel Lorit (Alban Lenoir), attaquant de Paris et ancienne gloire qui dispute sa dernière saison, est originaire de ce petit village et s’était fait remarqué il y a 17 ans lors d’un même tour de Coupe de France où il avait brillé avant de rejoindre le club de la capitale. Lorit devra faire face à la rancune tenance des villageois envers lui ainsi qu’à un mystérieux virus qui transforme les gens en monstres débordant de rage.
A l’origine, le projet Goal of the Dead était conçu comme une mini-série inspirée par la série britannique Dead Set, qui mélangeait avec brio les codes de deux univers très différents : la téléréalité et les zombies. Après s’être fait fermer la porte des chaines de télévision au nez, les producteurs, refusant de laisser mourir le projet, décident d’en faire un film à la structure particulière. Car Goal of the Dead a la particuliarité d’être découpé en deux parties ou deux mi-temps, chacune réalisée par un metteur en scène différent.
Si les deux films mélangent humour et action à la manière d’un Shaun of the Dead, ils restent beaucoup plus porté sur la vanne que sur les effusions de sang. L’amateur de gore sera un peu frustré par la manque d’hémoglobine à l’écran (les limites d’un budget serré ?). Cependant les quelques effets présents, numériques et maquillages, sont très réussis.
L’atmosphère du film est aussi un point fort de Goal of the Dead. La photographie de Mathias Boucard, qui effectue un bon travail sur la lumière et les couleurs, ainsi que le style minimaliste de la musique de Thomas Couzinier, clairement inspirée des films de John Carpenter, donnent au récit une ambiance pesante et menaçante.
Les réalisations de Benjamin Rocher (1ère mi-temps) et Thierry Poiraud (2ème mi-temps) sont correctes. Et pour être honnête, c’est un peu un soulagement car j’ai franchement détesté les précédents films de ces messieurs (respectivement La Horde et Atomik Circus). Je regrette cependant leur volonté de se mettre en avant lors de certaines séquences. Je pense particulièrement aux scènes en slowmotion tournées par Poiraud, qui bien que techniquement propres, s’intègrent au final assez mal dans le récit et nuisent à sa fluidité. Les deux films souffrent aussi d’un problème de durée, qui tourne autour des 70 minutes avec presque 10 minutes de générique pour chaque partie. Une histoire plus resserrée en dessous des deux heures voire même autour d’ 1h50 aurait donné un peu plus de punch à l’ensemble.
Mélange de comédiens méconnus et confirmés (Alban Lenoir (Hero Corp), Bruno Salomone (Fais pas ci, fais pas ça)), les acteurs s’en sortent tous avec brio en se glissant avec aisance et naturel dans la peau de leurs personnages balayant ainsi mes craintes vis à vis du manque de naturel de beaucoup d’acteurs du cinéma français.
Une réussite malgré le manque de moyens, Goal of the Dead est une vraie bouffée d’oxygène dans un cinéma de genre français moribond. Espérons que cela donne des idées à d’autres producteurs …