Punaise un blockbuster différent... ah en fait non

Je n'attendais pas grand chose de ce nouveau Gojiro mais on m'avait dit que l'origine de Godzilla ici racontée était un peu plus sérieuse à celle rapportée dans la bouse d'Emmerich. Et je suis plutôt d'accord, c'est sûrement l'un des aspects positifs de la trame de fond du film, qui dans sa globalité pèche énormément. Malheureusement, l'intrigue sur le nucléaire avec Bryan Cranston est balayée d'un grand coup pour une n-ième histoire americano-patriotico-familialo-larmoyante... Rien de plus exaspérant que de voir l'once d'espoir qu'on peut ressentir pour un blockbuster à grands sabots se faire vomir dessus par les mêmes travers que l'on retrouve dans tous ces supposés films de divertissement et je rejoins l'avis de Sergent Pepper, ça en devient plus qu'agaçant.
Bon il ne faut pas se leurrer, j'ai dit qu'il y avait une once d'espoir au départ mais le scénario reste bancal. Ça part dans tous les sens et on se désintéresse peu à peu à nos protagonistes. On voit bien qu'ils prennent cher pendant 2h mais que voulez vous, on s'en fout. C'est triste.
Mais au fait... c'était un film sur Godzilla ou sur les MUTO ? Sérieusement, on le voit presque jamais notre monstre, il n'y en a que pour ces araignées robotisées. Je veux bien comprendre que ce soient eux les principaux antagonistes mais quand même... ça me rappelle les Aliens vs Predator où les humains débiles tenaient la chandelle face à un duel entre monstres... Et on ne peut pas brandir la carte du mystérieux puisque Godzilla est dévoilé dès la première partie du film, non en fait c'est juste un intermittent du spectacle.
"Bon les humains, vous prenez votre branlée, en plus vous êtes cons, vous avez pas compris que vos bombes atomiques sont l'équivalent des smarties pour ces engins... J'arrive, par contre je vais encore déglinguer vos villes mais bon c'est pas grave ça fera des emplois en plus."
Godzilla du côté des humains, allez Ok admettons, après Kong : Skull Island, ça ne surprend plus trop...

A défaut d'être divertissant et bourré d'aspects qui m'agacent, ce reboot n'en est pas moins beau à regarder. Encore heureux, ça a coûté 160 millions la plaisanterie vous me direz. Mais j'avoue avoir eu un faible pour l'aspect de Godzilla, vraiment impressionnant. Les effets spéciaux font le job, l'inverse aurait été regrettable pour un film catastrophe. Au-delà de l'aspect visuel, la réalisation a de bonnes idées notamment pour la scène du saut en parachute avec cette vue en POV sur Godzilla et de la ville plongée dans obscurité chaotique. C'est LA scène du film et l'utilisation de la musique - qui fait fortement penser à celle de Ligeti dans 2001 - renforce l'aspect apocalyptique. Il y a du bon dans ce film mais ce n'est pas assez régulier, les scènes d'action de grande envergure sont isolées au milieu d'autres scènes sans grand intérêt.

Finalement, ce Godzilla est mi-figue mi-raisin, il y avait des bonnes idées et de l'envie de la part de Gareth Edwards de remettre au goût du jour ce monstre. Il a voulu respecter certains aspects du film de 1954 (l'aspect de godzilla notamment) tout en creusant plus sur son origine et en prenant le partie de faire un film plus dramatique que boum boum paf bang. Dommage que le film n'aille pas au bout de ses idées et tombe facilement dans le générique. La musique d'Alexandre Desplat (compositeur que j'apprécie particulièrement) se met au diapason du film et par conséquent souffre du même constat : ça se veut innovant mais ça sonne beaucoup plus générique qu'autre chose. On sort du film en ayant un goût d'inachevé dans la bouche... FILMS arrêtez d'avoir le cul entre deux chaises non de Zeus !

J'ai appris qu'ils allaient vraiment croiser le monde King Kong avec celui de Godzilla et on aura droit à un duel entre les deux monstres... Ce qui est marrant c'est qu'on est tous à se dire que c'est du grand n'importe quoi mais on regardera quand même ces films. Telle est la force des blockbusters.