Monstres & Cie
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Godzilla est une expérience riche. Film catastrophe déguisé en film de monstre, on y suit la famille Brody pris dans la tourmente d'événements tragiques. Réparti sur deux périodes chronologiques séparées par 15 ans, l'ambiance très mystérieuse du début - se rapprochant à certains égards de thématiques complotistes - laisse progressivement place à la panique totale. L'homme dépassé tant par sa propre folie destructrice que par la nature elle-même.
Le nucléaire est évidemment central, et l'on sent une période post-Fukushima. On parle de l'enfouissement des déchets, des zones condamnées, de Nagasaki, des essais nucléaires, de la montée en puissance des bombes, des sous-marins, du nucléaire civil... toute la mythologie du film se construit autour de ce thème des plus intéressants.
A côté, on nous parle également de l'armée. Pas celle agressive et pro-interventionniste dont on a l'habitude dans ce genre de cinéma, une armée davantage protectrice, dans la gestion de crise, dans l'aide aux civils et l'évacuation.
Enfin, le dernier atout du film c'est sa gestion des échelles. L'homme (Lieutenant Brody) face à dieu ou une force primaire qui s'en rapproche (Godzilla). Ils sont nos deux héros tout du long et la magie du cinéma demeure de construire par le langage des images un lien entre eux. Aaron Taylor-Johnson campe un héros que j'ai personnellement adoré. Profondément bon, fils aimant même si comprenant mal son père, mari aimant même si loin de sa femme, soldat discipliné au courage sans faille, homme taciturne, le visage fermé mais honnête. Il plonge en enfer du début à la fin, écrasé par des événements qui le dépassent indéniablement et pourtant il ne vacille pas. A ses côtés, un Godzilla titanesque, prédateur purificateur. La bataille de San Francisco, où l'on alterne entre leurs deux points de vue, est le genre de final prenant aux tripes, où la fascination le discute à la terreur des événements. Le parachutage de Brody (moment magique apte à suspendre le temps!), la destruction du nid, Godzilla mis à terre, le souffle radioactif, le bateau qui s'éloigne, le monstre qui reprend la mer en sauveur... Je pourrai presque citer toutes les scènes tant ce final m'a séduit, toutes à une faute de goût près
(l'explosion de l'engin: il aurait soit fallu le désamorcer soit laisser Brody y passer, cet entre-deux fait tâche dans un film, qui s'il n'est pas exempt de facilités, a su pour le reste garder une cohérence de ton).
Avec un fond quoiqu'on en dise présent (sans être non plus creusé plus que de raison), une forme sublime et certains partis pris assumés comme son sérieux total, ce Godzilla est une expérience que je ne regrette absolument pas.
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Créée
le 30 mai 2019
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