Mr. Edwards a du budget !

Second long métrage de Gareth Edwards après l'excellent "Monsters" (petit bijou de SF dont je ne cesserais de vanter les qualités), ce reboot de Godzilla envoie du pâté.
Avant de commencer, laissez-moi préciser que j'ai vu aucun Godzilla de la série de films japonaise et que je risque de spoil, donc attention !

En guise d'introduction des M.U.T.O (les 2 Kaiju auxiliaires), on retrouve notre prof de chimie favori, Bryan Cranston en scientifique un peu dérangé (et père du héro) après avoir perdu sa femme dans un accident provoqué par un Muto. Cette introduction était un peu trop longue, même si l'idée de faire patienter le spectateur et ainsi d'imposer un contexte en vue de la seconde partie du film est bonne.
Le scénar va pas super loin pour la suite ; Ford, héro incarné modestement par Aaron Taylor-Johnson, fils de notre chimiste, super, intelligent, avec la parfaite petite famille qui sert... qui sert à rien en fait. Ce héro est plus un intermédiaire entre nous et les grandes scènes de combats.

Les Kaiju et les combats, parlons-en justement ; joussifs, grandioses, les créatures sont magnifiquement construites et filmées, chaque angle prête au plaisir des yeux. Bref, on prends son pied avec les SFX et toute cette grosse mass-destruction. Du bon gros blockbuster à l'américaine, on en prends plein la gueule. Contrairement à Pacific Rim, Godzilla se démarque car on sent l'artiste de la photographie dans les différents plans des créatures et de San Francisco dévastée. Cette seconde partie est vraiment la force du film. De l'action, de l'action, de l'action.

Le sujet des Kaiju est bien traité, le rapport avec le sujet originel du Kaiju, c'est à dire les bombes atomiques, est bien présent. Un truc m'a énervé ceci dit ; cette histoire de bombe et de désamorçage à la fin. C'est totalement stupide, l'armée se mets dans la merde elle-même et ça devient pratiquement le grand enjeu du film.

On retrouve le réalisateur de "Monsters" dans le traitement des Muto (la reproduction, notamment), dans les impulsions électromagnétiques ou encore dans la fin vue par les personnages ; contrairement au reste du film, la scène de retrouvaille de fin est brève, on est content et puis c'est tout, pas de niaiseries supplémentaires comme dans la première partie. Les événements rapprochent les personnages, et non pas les longues tirades chiantes.

Malgré le fait que le film rencontre parfois des murs, Godzilla reste super divertissant et extrêmement réussi au niveau seul des Kaiju (c'est ce qui compte, pour un Godzilla). Et encore, je l'ai vu en VF (particulièrement à chier d'ailleurs, dans les premiers dialogues on entend quand même "c'est le bazar, c'est le bazar).
Ça reste une petite déception pour moi ceci dit, je m'attendais à mieux niveau personnages, dialogues et scénario. Ce film n'est vraiment pas passé loin d'être excellent, mais les clichés de blockbusters et les conneries du scénar retiennent le potentiel.