Ne l’oublions pas, le film est réalisé par l’homme qui nous a torturé le cerveau avec Fight Club ou encore Seven, et cela se ressent tout au long du film. Il prend sans cesse à contre-pied le spectateur ; on pense que l’intrigue va se dérouler d’une certaine façon et bim! le film prend une tournure différente. Et c’est cette manie qu’a Fincher de jouer avec le spectateur qui impressionne.
Mais Gone Girl, c’est surtout un film qui traite du mariage, en démontant tous les clichés que l’on a l’habitude d’entendre. N’y emmenez pas une fille pour essayer de la draguer, vous risqueriez de vous retrouver étouffé dans votre propre pop-corn.

Ce qui impressionne également, ce sont les acteurs. Ben Affleck nous a habitué à de très bons rôles ces dernières années et prouve encore son incroyable talent (The Town, Argo), mais c’est bien Rosamund Pike (Le dernier pub avant la fin du monde) que l’on retiendra en sortant de la séance. Rappelant souvent les actrices des thrillers d’Hitchcock, cette femme a un don pour jouer le drame. Une bonne surprise, en somme.
Autre fait inattendu : la performance de Tyler Perry. Habitué à jouer des rôles comiques de bas-étage, celui-ci se révèle enfin dans la peau de l’avocat de Nick Dunne ; rôle qui lui va comme un gant.
Neil Patrick Harris, lui, reste dans le classique avec un bon rôle, sans être une performance.

Filmé en 6K, Gone Girl en met plein la vue. Pas dans le sens où le film est blindé d’explosions, loin de là. On a droit à une mise en scène sublime et sans faille, où chaque objet est à sa place dans le cadre. Le film se permet également par moments des petites idées de mise en scène.
Le montage est lui aussi de très bonne qualité et maintient une tension omniprésente sur les 2h20 de Gone Girl, ce qui n’est pas donné à tous les films.
À tout cela s’ajoute la musique de Trent Reznor (The Social Network) qui dope encore plus l’atmosphère oppressante du film.

Blindé d’acteurs aux performances aussi remarquables qu’inattendues, et magnifié par une réalisation de très haut niveau et une intrigue qui joue constamment avec le spectateur, Gone Girl transcende le genre et s’impose directement comme un nouveau standard du thriller américain. Après l’avoir vu, toutes ces séries policières à rallonge du samedi soir vous paraîtront ridicules et insipides.
ArthurMout-Mout
9
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le 15 déc. 2014

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ArthurMout-Mout

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