Jusqu'à ce que la mort nous rapproche.

Indéniablement cette adaptation d'un roman est une réussite sur le plan formel. La photographie particulière du film de David Fincher - qui rappelle celle de Zodiac - confère au métrage un brin de mélancolie et un peu de mystère. Le casting est très bon - B. Affleck qui joue le mari/dindon de cette 'farce macabre' et R. Pike sa jolie épouse qui part complètement en vrille. OUI le film s'évertue à nous expliquer que sous le vernis de la petite bourgeoisie de province et derrière le masque des conventions maritales se cache parfois de lourds secrets et des personnalités moins lisses qu'il n'y parait. Le tour de force du film est de déconstruire même si c'est à coup de massue (des invraisemblances dans l'enquête minent la logique de l'entreprise) le mythe du couple mais je préfère de loin la vision de Kubrick dans Eyes White Shut.
Fincher se moque grossièrement des médias et de leur pouvoir de contrôle des masses décérébrées qui sont prêtent à retourner leur veste à la faveur d'un simple talk-show putassier. Je salue l'idée du faux thriller mais la fin tombe dans le grand-guignol - la scène gore au cutter - et nous laisse un peu dubitatifs sur les motivations de toutes ces personnes. Amy/Pike s'avère au final être une veuve noire (célèbre, riche, dangereusement intelligente et au charme glacial) et son mari la mouche qui se serait laissée prendre dans sa toile pour faire partie d'un cercle social qui est loin d'être le sien.
Bref, ce GONE GIRL est une semi-réussite car il m'a été impossible de m'identifier aux personnages - hormis peut-être à la soeur du "héros" ou à son chat. Sans doute c'était l'idée première du metteur en scène suggérant ainsi qu'aucun membre de ce couple hors-normes n'est "à aimer".
Peut-être qu'avec le temps et un second visionnage le film brillera sous un autre feu, pour l'instant les 5 étoiles attribuées me semblent suffisantes.